Alors que la Tunisie s’embrasait, avec des manifestations qui furent le prélude au départ du président Ben Ali, la ministre des affaires étrangères françaises, Michèle Alliot-Marie, proposait à la Tunisie “le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, des forces de sécurité [françaises], afin de permettre de régler des situations sécuritaires de ce type”. “C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l’Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité.“
Mme Alliot-Marie a été vertement critiquée pour ces propos, sur les réseaux sociaux d’une part, mais aussi par l’opposition. Pourtant, nombreux sont ceux qui, de droite comme de gauche, ont vanté, par le passé, les qualités du président déchu. Un groupe Facebook a été créé pour recenser photos, vidéos et déclarations dans ce sens … que leurs auteurs préfèreraient sans doute oublier à l’heure de la “révolution du jasmin”.
Florilège de ces déclarations ; certaines ont été glanées sur le “Ben Ali Wall of Shame” (le mur de la honte de Ben Ali).
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“Quand un certain nombre d’observateurs français font de la provocation à l’égard du président Ben Ali, il savent que quand ils arrivent à Tunis ils sont remis dans l’avion”, note le parlementaire, allusion à peine masquée à Florence Beaugé, journaliste au Monde, expulsée du pays. “On ne peut pas écrire dans son journal que la femme du président est une…, que le président est un…”, estime M. Raoult, qui propose un label “ami de la France” auquel aurait droit la Tunisie.
Enfin, le journaliste de Berbère TV demande à M. Raoult s’il est choqué par les entorses à la liberté d’expression en Tunisie : “Il y a une expression démocratique au Parlement français ou britannique qui sont de vieilles nations. La Tunisie a accédé à l’indépendance il y a cinquante ans. On ne crée pas une démocratie en quelques dizaines d’années.”
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En 2003, le président de la République, Jacques Chirac, arrivait à Tunis accueilli par le président Ben Ali, à qui il donne une chaleureuse accolade. “Le premier des droits de l’homme est de manger, d’être soigné et de recevoir une éducation. De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance”, déclarait M. Chirac.
Publié le 17 janvier 2011 sur BigBrowser