17/01/2011

VIDEO : Anciennes Amours - Leur ami Ben Ali

Alors que la Tunisie s’embrasait, avec des manifestations qui furent le prélude au départ du président Ben Ali, la ministre des affaires étrangères françaises, Michèle Alliot-Marie, proposait à la Tunisie “le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, des forces de sécurité [françaises], afin de permettre de régler des situations sécuritaires de ce type”. “C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l’Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité.
Mme Alliot-Marie a été vertement critiquée pour ces propos, sur les réseaux sociaux d’une part, mais aussi par l’opposition. Pourtant, nombreux sont ceux qui, de droite comme de gauche, ont vanté, par le passé, les qualités du président déchu. Un groupe Facebook a été créé pour recenser photos, vidéos et déclarations dans ce sens … que leurs auteurs préfèreraient sans doute oublier à l’heure de la “révolution du jasmin”.
Florilège de ces déclarations ; certaines ont été glanées sur le “Ben Ali Wall of Shame” (le mur de la honte de Ben Ali).

  • Sarkozy, citoyen d’honneur de la ville de Tunis
En avril 2008, Nicolas Sarkozy effectuait une visite d’Etat en Tunisie, accueilli en grande pompe par le président Ben Ali. Alors qu’il recevait symboliquement les clés de la ville de Tunis, le président de la République française se disait très honoré par la distinction qu’il reçoit des mains du maire de la capitale tunisienne. M. Sarkozy axe une partie de son discours sur l’islam en Tunisie, tolérant et ouvert, “qu’on aimerait voir dans tant d’autres pays”. “Il m’arrive de penser que certains des observateurs sont bien sévères avec la Tunisie, qui développe sur tant de points l’ouverture et la tolérance. Qu’il y ait des progrès à faire, mon Dieu, j’en suis conscient pour la France… et certainement aussi pour la Tunisie”, conclut le chef de l’Etat, avant de vanter le dynamisme de l’économie tunisienne.
 
  • DSK et le modèle à suivre
Le directeur du Fonds monétaire international était en déplacement en 2008 en Tunisie. M. Strauss-Kahn vante les mérites de l’économie tunisienne, qui se porte bien malgré la crise. Cette relative prospérité est due à une “politique économique (…)  saine, [qui] constitue le meilleur modèle à suivre pour de nombreux pays émergents”.

  • Eric Raoult se réjouit de la réélection de Ben Ali
Membre du groupe d’amitié franco-tunisienne à l’Assemblée nationale, le député UMP du Raincy, Eric Raoult, est interrogé par Berbère TV sur la réélection de Ben Ali à la tête de la Tunisie en octobre 2009 avec près de 90 % des suffrages. “Incontestablement, en Tunisie, beaucoup de gens aiment le président Ben Ali”, tient-il à dire à ceux qui s’étonnent “en persiflant” du score de celui qui est président depuis 1987.
“Quand un certain nombre d’observateurs français font de la provocation à l’égard du président Ben Ali, il savent que quand ils arrivent à Tunis ils sont remis dans l’avion”, note le parlementaire, allusion à peine masquée à Florence Beaugé, journaliste au Monde, expulsée du pays. “On ne peut pas écrire dans son journal que la femme du président est une…, que le président est un…”, estime M. Raoult, qui propose un label “ami de la France” auquel aurait droit la Tunisie.
Enfin, le journaliste de Berbère TV demande à M. Raoult s’il est choqué par les entorses à la liberté d’expression en Tunisie : “Il y a une expression démocratique au Parlement français ou britannique qui sont de vieilles nations. La Tunisie a accédé à l’indépendance il y a cinquante ans. On ne crée pas une démocratie en quelques dizaines d’années.”
 
  • Frédéric Mitterrand ne veut pas donner de leçons
“Dire que la Tunisie est une dictature univoque me paraît tout à fait exagéré, estimait le 9 janvier 2011 le ministre de la culture sur Canal+, vantant notamment la condition de la femme en Tunisie.

  • Pour Rachida Dati, Ben Ali a protégé l’Europe de l’intégrisme
Alors que Ben Ali quittait la Tunisie, la députée européenne estimait, sur BFM TV, que l’on “ne pouvait pas se réjouir de la situation” en Tunisie. Pour Mme Dati, “Ben Ali a joué un grand rôle dans la coopération et la lutte contre le terrorisme. C’était aussi pour protéger les Européens”.

  • Chirac et le modèle tunisien
En 2003, le président de la République, Jacques Chirac, arrivait à Tunis accueilli par le président Ben Ali, à qui il donne une chaleureuse accolade. “Le premier des droits de l’homme est de manger, d’être soigné et de recevoir une éducation. De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance”, déclarait M. Chirac.

Publié le 17 janvier 2011 sur BigBrowser

 
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