28/11/2018

Playlist #WEEK48/18 - 'Strings'

Semaine un peu spéciale puisque je ne vous propose pas une playlist mais un mix, et qu'en plus il n'est pas de moi. Je ne suis qu'un passeur et ici je vous présente non seulement l'artiste (incontournable) Lucinda Chua, qui accompagne toute ma mélancolie dans ces temps sans espoir, mais je vous passe surtout ces trente minutes sobrement intitulées 'Strings' qui mêlent ambient pop, introverted hip hop, néoclassique, et des compositions de cette compositrice londonienne hors-norme. Voilà qui devrait assombrir vos esprits encore trop optimistes à mon goût ;) 

WEEK 48/18 :
1. Lucinda Chua x Alex Epton – Swan Lake 1
2. Douglas Dare – Whelm
3. Lucinda Chua – Cello Improvisation
4. Tirzah – Devotion (feat. Coby Sey)
5. Alex Epton – Then
6. Lucinda Chua – Marianna’s House (feat. Latir)
7. Tierra Whack – 4 Wings
8. John Tavener / Steven Isserlis – The Protecting Veil III
9. Tayfun Erdem – Overtune
10. Claude Debussy – Beau Soir
11. Field Recording Of The Church Bell At The Convent, Montemor-o-novo
12. Ravel / Beaux Arts Trio – Piano Trio III
13. Tirzah – Devotion (feat. Coby Sey)
14. Mansur Brown x Lucinda Chua – Slow Jam
15. Suokas – Skygger
16. Oneohtrix Point Never – Manifold
17. Alex Epton – Emilios Blotto
18. Lucinda Chua – Meditations On A Place
19. Joe Summers x Lucinda Chua x Zoe McPherson – Rooftop Clip
20. Lucinda Chua – Gentler 

27/11/2018

Docu : The Pirate Bay - Away From Keybord

Film suédois réalisé par Simon Klosel, sorti en février 2013 après un tournage étalé de 2008 à 2012, TPB-AFK raconte l'arrestation et le procès des créateurs de The Pirate Bay, Fredrik Neij, Peter Sunde et Gottfrid Svartholm. C'est clairement un film sur la propriété intellectuelle et la liberté. Un film montagne russe aussi, dans lequel on passe des grandes victoires des trois hackers à leurs déboires contre l'une des industries les plus puissantes au monde, l'industrie médiatique.


25/11/2018

Métaphysique Critique

Parce que la période et les analyses manquent cruellement de métaphysique, voici un extrait de Tiqqun I (1999). On est dans la partie intitulée Exercices de métaphysique critique (les liens sont en dessous), dans l'Act 3. Pour situer un minimum, je commence par l'introduction du texte. 

Un mot sur la période, simplement. A mon sens il faut impérativement monter dans les tours et cesser les analyses à trois sous pour savoir ce que sont les 'gilets jaunes'. Je ne vois que ça, des gens qui théorisent, qui spéculent, et qui passent très largement à coté de ce qu'il y a de profond dans cette mobilisation comme dans les autres : la souffrance des humains dans cette société qui s'écroule et les emporte. C'est avec ça qu'on construit, notamment du commun, pas avec de la casuistique jaune. Merde! 

Qu'est-ce que la métaphysique critique ?

La Métaphysique Critique est la négation déterminée de la domination marchande.

Introduction :
"Il ne nous échappe nullement que "métaphysique" - tout comme "abstrait" et même"penser" - est devenu un mot devant lequel chacun prend plus ou moins la fuite comme devant un pestiféré" (Hegel). Et c'est assurément avec un frisson de jouissance mauvaise et la troublante certitude d'aller droit à la plaie que nous ramenons en son centre ce que la triomphante frivolité de l'époque croyait avoir pour jamais refoulé dans sa périphérie. Par ce geste, nous avons en outre le front de prétendre que ce n'est pas à quelque caprice sophistiqué que nous cédons, mais bien a une impérieuse nécessité, inscrite à même l'histoire. La Métaphysique Critique n'est pas un bavardage de plus sur le cours du monde, ni la dernière spéculation en date sortie du crâne de quelque intelligence particulière, elle est tout ce que notre temps contient de plus réel. La Métaphysique Critique est dans toutes les tripes. Quelles que soient nos protestations à ce sujet, il ne fait aucun doute que l'on tentera d'une façon ou d'une autre de nous en attribuer l'invention, avec pour dessein d'occulter ce fait empoisonné entre tous : qu'elle existait déjà bien avant que de trouver sa formulation, qu'elle était même partout, à l'état de manque dans la souffrance, de dénégation dans le divertissement, de mobile dans la consommation, ou d'évidence dans l'angoisse. Il appartient bien à la sordide veulerie, à l'incurable platitude, à la répugnante insignifiance de ces temps dits "modernes" d'avoir fait de la métaphysique le loisir sous toutes apparences innocent de quelques érudits en faux col, et de l'avoir émasculée jusqu'au seul exercice qui convienne à cette sorte d'insectes : la mandibulation platonique. Par ce seul aspect déjà, qu'elle n'est pas réductible a son expression conceptuelle, la Métaphysique Critique est l'expérience qui dément fondamentalement l'inepte "modernité", et jubile chaque jour un peu plus, les yeux ouverts sur l'excès du désastre."

Extrait :

"Dans la mesure des contraintes que continue de leur imposer cette société, il n'est pas douteux que (les métaphysiciens-critiques) soient en train de construire quelque pan dans les recoins des métropoles, un ethos réellement, c'est-à-dire collectivement, pratiqué où « la Métaphysique (fait) partie de l'exercice journalier de la vie » (Artaud). On aurait tort d'y dénoncer une alternative confortable à l'offensive armée. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire quelques gauchistes pressés, dans les conditions actuelles, l'enjeu immédiat de la pratique révolutionnaire n'est pas la lutte frontale contre la domination marchande, car celle-ci s'effrite inexorablement, et « ce qui s'effrite s'effrite, mais ne peut être détruit » (Kafka). Aussi faut-il plutôt laisser la gueuse à son insipide décomposition et se préparer à lui flanquer, le moment venu, le coup fatal dont elle ne pourra pas se relever; ce qui ne suppose rien moins que de réaliser par tous les moyens l'unité des forces particulières qui s'affrontent actuellement à l'hégémonie marchande, soit, en d'autres termes, de réaliser le Parti Imaginaire. Pour cette seule raison que, « dans un monde de mensonge, le mensonge ne peut être vaincu par son contraire, mais uniquement par un monde de vérité », (Kafka), ceux-là mêmes dont la vocation ne serait que de détruire n'ont d'autre choix que de travailler à la formation, dans l'espace infra spectaculaire, de semblables «mondes de vérité», si toutefois ils entendent devenir autre chose que des professionnels assermentés de la contestation sociale. L'élaboration positive, au milieu des ruines, de formes de vie, de communauté et d'affectivité indépendantes et supérieures aux eaux glacées des mœurs spectaculaires est un acte de sabotage dont la faculté d'échec sur l'imperium de l'abstraction agit sans apparaître. Elle constitue aussi, dans la situation présente, la condition sine qua non de toute contestation efficace car, à moins de se regrouper par familles mentales, les opposants à cette société n'ont aucune chance de survivre. Rien, néanmoins, ne saurait retenir les métaphysiciens-critiques de se rallier à toute agitation qui s'attaque explicitement à la domination marchande, et d'en fomenter eux-mêmes quelques-unes. A aucun prix, nous ne renoncerons à perturber la morne cérémonie du monde."

Tiqqun I, Exercices de métaphysique critique (1999)

Acte 1 : "Quand le faux devient vrai, le vrai lui-même n'est plus qu'un mirage. Quand le néant devient réalité la réalité à son tour bascule dans le néant."
Acte 2 : "La Vérité doit être dite, le monde dût-il en voler en éclats" (Fichte)
Acte 3 : "Il faut se tenir là où la destruction ne se conçoit pas comme point final, mais comme préliminaire." (Jünger, Le travailleur)

Sérieusement c'est pas très long. Ouvrez vos chakras ;) 

22/11/2018

Derrida v. Horkheimer (ft. Zero Books)

Bref extrait d'une vidéo récente de Zero Books présentant une défense de la raison et de l'universalité doublée d'une critique du post-modernisme. La vidéo s'appuie sur un peu de pop culture (comme souvent chez Zero Books), de Bojack Horseman à The Good Place, et sur de la philo, de Mark Fisher à Derrida en passant donc par Horkheimer pour l'extrait qui nous intéresse. Je vous mets la vidéo complète en dessous. L'extrait débute à 8:13. Enjoy.  

"Another way to understand what Derrida is getting at and wether there is a way to return to a reductionist critique of the totality rather than a fragmented critic of everything, is to take up Max Horkheimer's book The Eclipse Of Reason. In it, Max describes how enlightenment reason is unjustifiably totalizing. He prefigures post modernity and deconstruction by tracing how reason itself leads to rationality and barbarism. According to Max, premodern reason was objective.
At the risk of oversimplifying, let's say that objective reason is a reason that searches for the truth with a capital T. The aim of objective reason is to discover something outside of ourselves, something either in the world or in the heavens, that once discovered will provide a comprehensive meaning to our lives and direct us on how to live.
Subjective reason on the other hand is thinking in the service of the self. In the modern world, almost all reason is subjective, in so much as it is concerned with utility and with what is good for humans. What's worse than subjective reasons' selfishness is that while starting with the aim of liberating humanity from oppressive totalizing systems of universal meaning, it inevitably ends up breaking with meaning altogether by placing the self-interest of the powerful at the center. What starts as subjective reason based on the inherent value and meaning of every individual human life, becomes a hollow instrumental reason that stamps out human meaning altogether.
Derrida's deconstruction is the form instrumental reason takes when it can no longer justify itself and must thereby player that nothing can ever be justified. It is what we're left with when the project of the Enlightenment reaches what appears to be a dead end.
However, we might hold on to a bit of hope as both hopelessness of neoliberal deconstruction and the possibility to a radical continuation of philosophy are quite literally in the air."


21/11/2018

Playlist #WEEK47/18 - RnB?

























Tout a commencé en 2006 quand j'ai fini par trouver une sous-mélodie appréciable enfouie au fond d'un morceau de TimbalandOn était bien en pleine période Rihanna, Beyonce, Black Eyed Peas... (merde, déjà), mais il n'était plus possible d'ignorer le genre le tout entier. J'avoue, j'ai encore fermé les écoutilles quelque temps en attendant des trucs un peu plus intéressants dont certains que je vous présente ici. 
Après je tiens à être franc : Cette playlist est aussi une excuse pour faire découvrir Bonnie Banane que je considère comme l'artiste la plus sous-évaluée de la scène française tous genres confondus.   

WEEK47/18:
1. Bonnie Banane - Muscle
2. Ace Tee ft. Kwam. E. - Bist Du Down ?
3. Joji ft. Clams Casino - Can't Get Over You
4. Jimmy Whoo ft. Bonnie Banane -  Long Time No See
5. Jimmy Whoo ft. Sabrina Bellaouel - Nite Eye
6. Joji - Demons (Lapalux Remix)
7. Bonnie Banane ft. Ichon - Mouvements
8. Jane Birkin - Jane B. (Alternate Vocal)
9. Anohni - Drone Bomb Me
10. Bonnie Banane - Leonardo
11. J. Dilla ft. Robert Glasper & Zynzelay - Dilla Shine
12. Tirzah ft. Coby Sey - Devotion
13. Bonnie Banane - Relax (R.I.P)
14. XXYYXX - About You

16/11/2018

Vidéo : Gilet jaune ?

Voilà deux points de vue assez complémentaires sur la mobilisation spontanée des gilets jaunes. La première vidéo est produite par Rouen dans la rue. Je vous conseille également de lire ce long post sur leur site. Je vous conseille aussi de les suivre sur les réseaux. Ils sont au taquet sur les mouvements et mobilisations en France. La seconde vidéo nous vient du Député Ruffin qui tente comme à son habitude de lancer des initiatives et des slogans un peu parallèles un peu différents. Ici "Rends l'ISF d'abord!" J'aime bien.

Je me suis personnellement contenté de ces sources pour me faire une idée. La journée d'action du 17 novembre dictera sans doute mon intérêt pour la suite. 




PS : Si vous y allez et que vous voulez y faire chier les potentiels couillons de droite, allez-y habillé comme ça :




14/11/2018

Playlist #WEEK46/18 - HipHop

























Bon bon bon. C'est quoi le hip hop? On pourrait commencer par là. Ou pas en fait. De mon coté j'ai arrêté d'essayer de définir le genre ou les sous-genres. Le hip hop pour moi c'est un carrefour sur lequel tous les styles se croisent et il finit par s'y passer des trucs vraiment étranges, des rencontres. Vous allez voir on va commencer fort. On débute même hors playlist avec le morceau le plus barré de tous les temps. 
Mais je vous rassure, une fois dans le vide du sujet, on repassera par quelques fondamentaux et surtout par des trucs plus mélodieux tout en passant par des sons très différents, de différents pays et époques. L'idée c'est de montrer que le hip hop est bien plus éclectique que ce que certains pensent mais comme d'hab', même en 20 morceaux, je ne vise pas l'exhaustivité.  Accrochez-vous juste bien au début, vos oreilles vont prendre un coup ;) 




WEEK46/18:
1. Danny Brown - Lie4 (LTGL Remix) (US/BE - 2013)
2. Milo - Pablum / CELESKINGIII (US - 2017) 
3. Lonny X - Triple Up (US - 2016)
4. Bishop Neru ft. MF Doom - Lemon Grass (US - 2012)
5. Veence Hanao - Kick, Snare, Bien.. (BE - 2011)
6. Heltah Skeltah ft. Originoo Gunn Clappaz - Leflaur Leflah Eshkoshka (US - 1996)
7. Chynna - Practice (US - 2017)
8. Vald - Urbanisme (FR - 2015)
9. DJ Premier, KRS-One, Doug E Fresh, Fat Joe, Jeru The Damaja, etc. - 1, 2 Pass It (US - 1995)
10. Veence Hanao x Le Motel - Les Moineaux (BE - 2018)
11. King Krule - Easy Easy (JaeGenius Remix) (UK - 2013)
12. Quasimoto aka Madlib - Green Power (US - 2000)
13. Princess Nokia - Tomboy (US - 2016)
14. Chynna - Leo Season (US - 2018)
15. Jonwayne - Out of Sight (US - 2017)
16. Quelle Chris ft. Denmark - Symbolic (US - 2011)
17. Edgar The Beatmaker aka King Krule - Oozing For An Hour (UK - 2017)
18. Eyedress ft. King Krule - Return of the wicca Mane (PH/UK - 2015)
19. DJ Vadim ft. Motion Man - Till Suns In Your Eye (RU/UK - 2002) (ref last week)
20. Daedelus ft. Cyne (US - 2005)

12/11/2018

Docu : The Untold History of the United States

C'est un peu l'histoire américaine du point de vue de la gauche que nous raconte ici Oliver Stone, le réalisateur de Platoon, Wall Street et JFK, entre autres. On pense ce qu'on veut de sa filmographie comme de sa conception de la gauche —l'homme était ami de Chavez, de Castro, et a sans doute plus de respect pour Poutine qu'il n'en faut. Mais les presque douze heures qu'il consacre ici à l'histoire tumultueuse de son pays ne sont pas perdues. D'autant qu'il y a dans la démarche un petit quelque chose du fantastique historien télévisuel Henri Guillemin, bien que le souci du phrasé et du détail soit ici un peu moins présent. 

Je suppose que vous êtes béton sur la guerre froide et les années Bush I - Clinton - Bush II - Obama, donc je vous recommande surtout les premiers épisodes, notamment celui sur la succession de Roosevelt (Truman vs. Wallace). Même s'il se présente comme un Empire, ce pays est traversé de contradictions et de conflits internes (comme tout en fait). C'est sans doute une bonne série à montrer aux conspis' de tout poil pour leur faire découvrir le degré de complexité que peut atteindre l'histoire... 

PS : Si le sujet vous intéresse mais que vous êtes plutôt BD, je vous recommande Une histoire populaire de l'empire américain de Howard Zinn, également auteur du très volumineux Une histoire populaire des États-Unis De 1492 à nos jours, ici en .pdf et en français. #CtrlF 

Prologue A : 1900-1920 - World War I, The Russian Revolution & Woodrow Wilson


Prologue B : 1920-1940 - Roosevelt, Hitler, Stalin: The Battle of Ideas


Chapter 01 : World War II


Chapter 02 : Roosevelt, Truman & Wallace


Chapter 03 : The Bomb


Chapter 04 : The Cold War: 1945-1950


Chapter 05 : The '50s: Eisenhower, the Bomb & The Third World


Chapter 06 : JFK: To the Brink


Chapter 07 : Johnson, Nixon & Vietnam: Reversal Of Fortune


Chapter 08 : Reagan, Gorbachev & Third World: Rise Of The Right


Chapter 09 : Bush & Clinton: Squandered Peace – New World Order


Chapter 10 : Bush & Obama: Age of Terror

11/11/2018

Anecdote sur Pétain et les forces de la réaction


Tout au bout d'une très longue vague qui m'amenait d'un bout à l'autre du net, je me suis retrouvé sur la page wiki de la Place de la Nation. Au centre de celle-ci se trouve un monumental groupe en bronze réalisé par Jules Dalou et baptisé Le Triomphe de la République. Encore un clic et j'arrive donc sur la page de ce monument pour en connaitre l'histoire. Grosse galère, gros retards, et double inauguration d'une version plâtrée le 21 septembre 1889 pour le centenaire de la révolution, puis de la version en bronze le 19 novembre 1899. C'est ici qu'intervient notre anecdote (je cite wiki) : 
"En 1908, des monstres marins en bronze, réalisés par le sculpteur animalier Georges Gardet, sont installés dans le bassin. Ces animaux, symboles des forces de la réaction impuissantes qui crachent des jets d'eau vers le groupe monumental, reprennent une idée qui avait été esquissée puis abandonnée par Dalou. Ces éléments en bronze seront enlevés sous le régime de Vichy pour récupération du métal par l'occupant allemand." 
Voilà de quoi rire encore un peu au moment où personne ne sait réellement pourquoi Macron et sa clique s'étaient mis en tête de réhabiliter la mémoire de cette grosse enflure de Pétain. Et puis si on apprécie les symboles, il est toujours plaisant d'imaginer une époque où les réacs' étaient représentés comme des merdes dans l'art officiel. Je trouve qu'on manque d'un peu de cette symbolique...





08/11/2018

Docu : The pervert’s guide to ideology

Un documentaire sympa si vous aimez le cinéma et que vous êtes communiste, mais pas que. Pour le reste, l'essentiel est dans le titre. Ca peut sembler lourd, mais à travers une mise en scène impeccable réalisée par Sophie Fiennes (avec laquelle il avait déjà collaboré pour le documentaire The Pervert's Guide to Cinema), Zizek nous emmène d'un plateau à l'autre, d'un film à l'autre, d'une manifestation de l'idéologie à l'autre. C'est très bien foutu, ça se regarde très bien. N'y cherchez pas des réponses, écoutez les questions. 


07/11/2018

Playlist #WEEK45/18 - Beats

























Ici on est un peu dans mon biberon. J'ai commencé a vraiment apprécier la musique avec DJ Krush, DJ Cam, DJ Shadow, DJ VadimLes écuries c'était Ninja Tune, Mo Wax ou Warp. (Merci à eux aussi parce que c'est leurs catalogues que j'ai dévorés juste après.) Bref à l'époque c'était beats et turntablism à toute heure avec de l'herbe le soir, et ça a été une très bonne porte d'entrée vers des nouveaux styles et une écoute un peu différente de la musique. Il y a un son de Vadim qui le dit mieux que moi mais je le garde pour la semaine prochaine. En attendant, voilà une sélection un peu éclectique de morceaux qui plongent dans les différents sous-genres qui vous vous en doutez sont nombreux, puisque les beats makers de tout âge ont bénéficié à plein de la révolution informatique, de la multiplication des machines et des logiciels, de la diffusion en-ligne, bref du home studio. (Je ne vise donc pas l'exhaustivité.) Une pensée tout de même pour le regretté turntablism tombé dans l'affaire. 

PS: Mes sources hebdomadaires : Godsconnect & ElFamosoDemon

WEEK44/18:
1. Dil Withers - Touch (US - 2017)
2. Ahwlee - Life2 Outtakes (US - 2018)
3. FlyamSam aka Flying Lotus & Samiyam - Green Tea Power (US - 2007)
4. Cut Chemist - Re Work My Mind (US - 2017)
5. SnkΔ - Parmentier (DE - 2018)
6. ShunGu - All Day (BE - 2014)
7. Bill Adlib - Sad.Way (US - 2017) (!!!)
8. Ugochukwu - Windows 95 (? - 2018)
9. Tajima Hal - Green Ocean (JP - 2017)
10. Otesla - Planeten (DK - 2017)
11. Awunsound - Symmetrical Jazz (UK - 1994)
12. Tommy Guerrero - Terra Unfirma (US - 2003)
13. Edgar The Beatmaker aka King Krule - Foetus (UK - 2013)

04/11/2018

De la démocratie...




Il y a une phrase que je me répète quand tous surjouent à nouveau la surprise. Elle est issue d'Appel, une bien belle brochure pleine d'entrain publiée autour de 2005 et elle va comme ça :


« Et le sport qui consiste à décrire sans fin, avec une complaisance variable, le désastre présent, n’est qu’une autre façon de dire : « C’est ainsi » ; la palme de l’infamie revenant aux journalistes, à tous ceux qui font mine de redécouvrir chaque matin les saloperies qu’ils avaient constatées la veille. »

J'ai l'impression que certains redécouvrent aujourd'hui encore la capacité d'un "régime démocratique", d'une "démocratie", de la "démocratie", à porter des fascistes au pouvoir. Merde. C'est pourtant la base depuis le lycée. Hitler est d'abord élu puis s'installe sur une série de malentendus... 

Voilà ce qui arrive quand les mots creux ont totalement remplacé le sens, ou l'idée. Qui sait encore à quoi il fait référence quand il parle de démocratie? Car il semblerait bien que toute cette affaire brésilienne, tout comme l'américaine et les différents spin-offs européens, soit finalement parfaitement conforme à la "démocratie" des libéraux

Et encore une fois, la confusion profite aux jeunes fascistes et sympathisants de droite écervelés qui font feu de tout bois sur le moindre commentaire, forum ou chat de la république, (je m'y suis frotté), mettant ceux et celles qu'ils qualifient de "gauchistes" face à cette contradiction : "Vous critiquez Trump et Bolsonaro mais ils sont le fruit du vote, de la démocratie! N'êtes-vous pas démocrate? Car vous dites que je suis fasciste, mais moi je soutiens la décision du peuple."

Jeu, set et match, dans leurs esprits étriqués j’entends. Tant qu'on jouera avec leurs mots, qui sont pourtant ceux que l'ennemi a vidés de toute substance devant nous en les utilisant dans ses mensonges, il est certain qu'on n'arrivera à rien. Or on doit convaincre, et vite.

J'en viens à l'image en tête de ce post tirée d'un texte en provenance de la gauche radicale chilienne. Elle m'a mis une petite claque. La symbolique est forte, graphiquement elle est bad ass, mais il a plus. Le discours est complètement méta. On sort de la grille d'analyse "libérale", en un battement de paupière. 

Parenthèse :

Sur la critique de la démocratie, je vous invite à lire 
Le point d'implosion de l'idéologie démocratiste, un texte publié dans Le Brise-Glace en 1989, et encore et toujours (plus) d'actualité...  Teaser : 
Critiquer la démocratie en dénonçant son caractère «formel» et «bourgeois» est une erreur du marxisme vulgaire qui néglige une double réalité: d'une part, l'association dès l'origine entre le mouvement ouvrier et le mouvement démocratique, d'autre part le fait que la démocratie n'est pas une simple idée dont il s'agirait de dénoncer la fausseté mais une réalité au cœur des rapports sociaux capitalistes. Elle est elle-même un rapport social, l'activité qui tout à la fois morcelle les individus et les réunit pour faire fonctionner l'ensemble de la société. 

03/11/2018

Vidéo : Je ne savais pas que je savais

Paradis fiscaux: "Je ne savais pas que je savais". Un film de 23 minutes réalisé par Alexandre Gingras en collaboration avec Alain Deneault.

Un court-métrage sur les références aux paradis fiscaux dans les arts. Un appel à une mobilisation publique contre les législations de complaisance.
D’après l’essai Offshore, Paradis fiscaux et souveraineté criminelle d’Alain Deneault.

Présentation (Source) : "C'est l'histoire d'un signe qui ne trompe pas : depuis des décennies, les fictions cinématographiques produites à Hollywood, tout comme de nombreuses bandes dessinées belges ou les romans de gare publiés à New York ou à Paris, sans parler de productions autres, inscrivent les paradis fiscaux dans leurs intrigues. Pourquoi ? Rarement pour informer le public de leur réalité et encore moins pour le mobiliser politiquement sur cette question, mais parce que ceux et celles à qui sont destinées ces oeuvres sont eux-mêmes intuitivement conscients du phénomène et requièrent qu’il en soit fait état dans les intrigues. Par souci de vraisemblance, il faut faire état de l'existence des paradis fiscaux dans les scenarii, sans quoi les spectateurs, à raison, ne les prendraient pas au sérieux ou perdraient tout simplement le fil. Comment croire en la pertinence d’une histoire qui relate les tribulations d’un responsable politique corrompu, d’un baron de la drogue, d’une trafiquante de matières dangereuses ou d’un vendeur d’armes si ces personnages ne recourent pas aux paradis fiscaux et autres législations de complaisance ? Ces productions esthétiques de qualité diverses sont le révélateur d’un état de conscience. "Paradis fiscaux : Je ne savais pas que je savais" se présente comme une invitation à en tenir compte afin que soit engagée sans ambages, mais cette fois sur un mode critique et politique, une mobilisation publique contre les législations de complaisance et les nombreux torts qu'elles occasionnent."

01/11/2018

Jour des morts (Détournement ft. Zizek)

Voici un petit détournement des familles réalisé il y a déjà quelques années. Le texte est emprunté au philosophe Slavoj Zizek, plus exactement à la conclusion de son documentaire The Pervert's Guide to Ideology (2012). Zizek s'appuie sur Walter Benjamin pour ce passage qui pourrait donner un nouveau sens à ce jour des morts. Je vous mets le texte et la séquence vidéo en dessous. 





How come is it easier for us to imagine the end of all life on earth, an asteroid hitting the planet, then a modest change in our economic order. Perhaps the time has come to set our priorities straight and to become realist by way of demanding the impossible in the economic domain... The surprising explosion of occupy, the mass mobilisation in Greece, the crowd on Tarhir square, they all bear witness to the hidden potential for a different potential future. There is no guarantee that this future will arise, no train of history on which we simply have to take a ride. it depends on us, on our will. In revolutionary upheavals, some utopian dreams take place, they explode, and even if the actual result of a social upheaval is just a commercialized everyday life, this excess of energy, what gets lost in the result persists not in reality but as dream hunting us, waiting to be revealed. In this sense, whenever we are engaged in radical emancipatory politics, we should never forget, as Walter Benjamin put it almost a century ago, that every revolution is not only directed towards the future, but it redeems also the past failed revolutions. All the ghosts, the living dead of the past revolutions, will finally find their home in the new freedom.

Slavoj Zizek

 
CAMARADES