13/07/2017

Maintenant : Pas grand chose


Bon. J'ai lu Maintenant, le dernier livre du Comité Invisible. D'abord, je vous recommande la lecture de leurs précédents bouquins, L'Insurrection qui vient et à A nos amis. Et aussi Tiqqun puisqu'il y a un lien de parenté plus que probable voir évident entre les deux comités d'écriture. Après, si ca vous botte, vous pouvez lire celui-ci, mais c'est pas forcé, hein.
Bref. Je ne vais pas vous faire une fiche de lecture, je suis très mauvais pour ça. Je dirais simplement que je n'ai pas aimé, que je n'y ai pas appris grand-chose, que ça n'a pas fait évoluer ma manière de voir les choses. Ce bouquin n'a ajouté aucune complexité ou relief aux thèses développées précédemment. En fait ce bouquin c'est une sorte de resucée avec un ton dédaigneux. Ils passent beaucoup de temps à cracher sur Nuit Debout etc. Je n'avais pas réalisé que c'était de cela dont le "mouvement" avait besoin. LOL

Donc si vous voulez une très bonne critique (à mes yeux), je vous recommande celle-ci publiée sur Vacarmehttp://www.vacarme.org/article3054.html

Si vous voulez lire un extrait c'est chez leur amis de Lundi Matin : https://lundi.am/Pour-la-suite-du-monde-comite-invisible

Moi je vais me contenter de deux citations appréciables sur la loi travail et le salariat.

P.

"Au fond, la fameuse "loi travail" était une déclaration de péremption définitive du travail comme monde commun. Certains y répondent par des rodomontades sur la fin des illusions du travail et de la valeur-travail. D'autres y voient le signe que c'est désormais la vie entière et non plus la force de travail qui est requise par le capitalisme post-fordiste et en déduisent l'émergence d'un mouvement "biopolitique", un mouvement de la vie elle-même succédant au classique mouvement ouvrier. Mais les protestataires du printemps 2016 y ont spontanément perçu autre chose: la déclaration officielle que désormais, dans nos sociétés avancées, le travail n'avait plus de raison de faire communauté, qu'il ne devait plus être que la manière dont chaque individu gérait son "capital humain"."

"Le salariat a permis à des generations d'hommes et de femmes de vivre en éludant la question du sens de la vie, en "se rendant utiles", en "faisant carrière", en "servant". Il a toujours été loisible au salarié de remettre cette question à plus tard - disons: jusqu'a la retraite - tout en menant une honorable vie sociale. Et comme il est "trop tard", parait-il, une fois retraité, pour se la poser, il ne reste plus qu'à attendre patiemment la mort. On aura ainsi réussi à passer une vie entière sans avoir eu à entrer dans l'existence. Ainsi le salariat nous délestait-il de l'encombrant fardeau du sens et de la liberté humaine."

 
CAMARADES