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L’OTAN à l’affût des richesses minérales afghanes
Publié le 16 juin par le Réseau Voltaire
En visite à Washington, le 13 mai 2010, le président afghan Hamid Karzai a évoqué les incroyables ressources minières de son pays, estimées selon lui entre 1 000 et 3 000 milliards de dollars, qui en ferait potentiellement un des plus riches du monde.
Depuis longtemps, les géologues estimaient hautement probable la richesse du sous-sol afghan, jadis exploité pour ses pierres précieuses. Dès le début de l’invasion anglo-saxonne, le ministère états-unien de l’Intérieur et le gouvernement britannique dépêchaient des ingénieurs de l’U.S. Geological Survey et du British Geological Survey. Leurs rapports, rendus en 2007, servent de base aux estimations financières actuelles. Ils établissent la présence de gigantesques ressources en fer, cuivre, cobalt, or, lithium, etc…
C’est également sur la base de ces rapports que l’administration Bush finissante et l’administration Obama ont décidé d’accroître l’effort militaire US et OTAN dans le pays.
Le 22 mai 2010, le président allemand Horst Köhler, de retour d’Afghanistan, avait expliqué l’engagement militaire de son pays et de l’OTAN non en fonction des attentats du 11-Septembre, ni de la promotion de la démocratie, mais par la défense d’intérêts économiques. Cette déclaration avait provoqué un tollé dans la mesure où la constitution allemande interdit d’envoyer un corps expéditionnaire pour des conquêtes économiques. Plutôt que de retirer le contingent allemand, le président Horst Köhler préféra démissionner, le 31 mai.
Dans un article, publié le 13 juin 2010, le New York Times vend la mèche. Il révèle incidemment que c’est le Pentagone qui a fait procéder à des estimations chiffrées de ce trésor minéral.
Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a créé en 2006 une Task Force for Business and Stability Operations (Groupe de travail sur les Opérations de stabilisation et les Affaires commerciales). Sous la direction du sous-secrétaire adjoint Paul A. Brinkley, elle a d’abord supervisé l’exploitation de l’Irak avant de s’intéresser à celle de l’Afghanistan.M. Brinkley a été maintenu dans ses fonctions par le secrétaire à la Défense Robert Gates sous les administrations Bush et Obama.
http://www.voltairenet.org/article165895.html
L’'Afghanistan vaut "mille milliards de dollars"Publié le 18 juin par Frédéric Koller pour Mecanopolis
On considérait l’Afghanistan comme l’un des pays les plus pauvres de la planète, on découvre qu’il est richissime.
C’est un mémo du Pentagone opportunément rendu public par le New York Times lundi qui l’affirme: ses montagnes regorgent de fer, de cuivre, de cobalt, d’or et de bien d’autres métaux rares. Le pays de l’opium pourrait se transformer en «Arabie saoudite du lithium» et sa fortune s’élever à «mille milliards de dollars».
En quelques heures, l’information a fait le tour de la planète. Une opération de communication rondement menée. Seul problème: il n’y a rien de nouveau. Les Soviétiques avaient cartographié ces richesses dès les années 1980, et leurs études avaient été publiées dans les revues géologiques occidentales en 2007. Il y a six mois, le président Hamid Karzaï évoquait déjà ce chiffre de «mille milliards».
Ressources minérales de l’Afghanistan (Cliquer pour agrandir)
D’où cette question: pourquoi cet effet d’annonce? Deux hypothèses se dégagent. Alors que l’OTAN piétine et que les talibans ne cessent de gagner du terrain, les Américains, à la suite des Européens, s’interrogent sur leur présence dans l’Hindu Kuch. Il faut redonner du sens à cette «guerre choisie», comme la qualifie Barack Obama, dont l’objectif initial affiché était de punir Al-Qaida et chasser ses protecteurs de Kaboul. Au risque de brouiller le message comme ce fut le cas avec le pétrole en Irak.
Carte de l’occupation militaire de l’Afghanistan (cliquer pour agrandir)
Seconde piste: la course au trésor a déjà commencé et les Chinois ont pris une longueur d’avance. Ils ont aligné 4 milliards de dollars pour une mine de cuivre, le plus gros investissement jamais vu à Kaboul, mais ne déboursent pas un sou pour sécuriser le pays, une tâche qui commence à coûter cher aux Américains. Il s’agirait donc pour le Pentagone de faire monter les enchères et de contrer cette influence. Et nous voilà replongés dans le «Grand Jeu», comme au XIXe siècle, lorsque la Grande-Bretagne et la Russie se disputaient la domination de l’Afghanistan. Les joueurs ont changé, mais leur convoitise est immuable. Tant pis pour la paix afghane, car ce pauvre pays riche, dont la valeur marchande est désormais connue, semble condamné à rester un terrain d’affrontement pour les grandes puissances du moment.
http://www.mecanopolis.org/?p=18145&type=1