"Selon des notes diplomatiques américaines divulguées par Wikileaks et visibles mercredi 29 décembre sur le site du quotidien espagnol El Pais, près de 30 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à son profit par le défunt président gabonais Omar Bongo. Une partie de ces fonds aurait aussi profité à des partis politiques français." Voilà ce que Le Monde nous dit aujourd'hui.
D'après un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun, "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français", "aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy".
Mais comment les ricains peuvent-ils bien être au courant? Echelon?! Naaaa, c'est juste qu'un haut fonctionnaire de la BEAC (Banque des Etats d'Afrique centrale) a tout balance. Mais les ricains connaissent bien le principe de la présomption d'innocence... sauf quand du pétrole est en jeu. Donc, à l'ambassade ricaine du Cameroun on précise que "cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds" avant d'envoyer l'info à Washington, avec des pincettes donc.
Pincettes vous avez dit pincettes? Oui, mais il semblerait que Le Monde ne se soit pas encore familiarisé avec ce terme, et au Monde, pas de pincettes pas d'article. Le quotidien était au courant des suspicions et des pincettes américaines depuis... fin novembre... Mais fabriquer des pincettes, vous savez, c'est compliquer, alors on a la flemme et on préfère fermer sa gueule. Quoi? Mais jusqu'à quand? Et bien vous avez déjà la réponse, jusqu'à ce qu'un autre quotidien en parle, avec des pincettes, et là vous l'avez dans le cul alors vous êtes obligé de sortir un papier, et de vous justifier...
"Il avait alors [ndlr: fin novembre] été décidé par Le Monde de ne pas retenir, à ce stade, ce télégramme, en raison non pas de son manque de crédibilité mais de son absence de source authentifiée. Janet Garvey, l’ambassadrice américaine, elle-même, prenait ces informations avec des pincettes, en précisant dans son télégramme destiné à Washington : "Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fond"."
Donc ce que Le Monde dit en substance, c'est que si les ricains prennent des pincettes, on ferme sa gueule. Le Monde semble estimer que les français n'ont pas besoin de savoir qu'il semblerait, mais qu'il n'y a rien de sur, mais qu'il y a un doute, que peut-être que l'ami Omar a arrosé tout azimute les politicards français.
Alors trois choses. Premièrement, les pincettes au Monde ca les gonfle. Deuxièmement, oui, un article qui traiterai par exemple des verres de champagne, c'est vrai ça, Dans quel verre faut-il boire du champagne? c'est quand même un peu plus important. Troisièmement, les français s'en doutent, et pour la plupart, ils s'en foutent. Ok, ok.
On peut bien entendu tirer d'autres conclusions.
Source :
PS: « La mafia n'est pas étrangère dans ce monde; elle y est parfaitement chez elle. Au moment du spectaculaire intégré, elle règne comme le modèle de toutes les entreprises commerciales avancées. » Guy Debord
Nous ajoutons : "... et de tous les gouvernements, cela va de soi..."