22/04/2011

VIDEO : Tchernobyl-Fukushima : entretien avec Alain de Halleux

Alain de Halleux, ingénieur de formation et réalisateur, nous parle de son film Tchernobyl Forever et de sa vision du nucléaire, à l’heure de la catastrophe de la centrale de Fukushima au Japon.



« Le Japon va crever, le monde va basculer, mais le Japon, c’est un peuple remarquable qui va nous apprendre à vivre dans le futur, à réinventer un nouveau type de sociétés parce qu’ils ont compris qu’il ne faut pas trop s’attacher aux choses, il suffit d’un simple tremblement de la terre et un tsunami pour qu’on perde tout; et l’atome va les obliger à trouver de nouvelles solidarités entre eux (…) »
Alain de Halleux.

Tchernobyl Forever est diffusé le 26 Avril 2011 sur Arte.
Entretien réalisé par Ismaël Joffroy Chandoutis.

22/04/2011

VIDEO : RFID - la police totale


Les nanos, ça sert aussi au mouchardage électronique, par Pièces et main d’œuvre.

RFID : vous avez entendu cet acronyme - ou étiquettes "intelligentes", "smart tags", puces à radiofréquence, transpondeurs. Mais que sont-elles exactement ? À quoi servent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Saviez-vous que 2006 était l’année de leur entrée massive dans les entreprises ? Qu’on les injecte à nos animaux ? Qu’elles vous traquent déjà ? Saviez-vous qu’elles sont une des premières applications des nanotechnologies, et l’une des spécialités locales, entre le "Pôle de Traçabilité" de Valence et le "Pôle Minalogic" de l’Isère ? Savez-vous que dans quatre ans, sauf révolte, les mouchards électroniques infesteront 30 milliards d’objets - cinq par être humain, Papous compris ? Non ? Alors découvrons ensemble ce bijou de reality-science.

Histoire vraie.

Au pré avec sa mère, le poulain de trois jours tangue sur ses pattes. La seringue pénètre sous la peau du cou. Injection rapide et indolore. Le vétérinaire vérifie son lecteur portable : le numéro d’identification X0723A s’inscrit à l’écran, la puce est opérationnelle. Grâce à l’interface sans fil Bluetooth, le lecteur transmet directement à l’ordinateur les données concernant X0723A : date de naissance, sexe, numéro des géniteurs, vaccinations, allaitement, etc. Il sera désormais simple, en consultant les bases de données, d’assurer un suivi sanitaire rigoureux, de vérifier qui est le propriétaire, et, en le scannant avec un lecteur portable, d’identifier à tout moment X0723A.


L’animal est entré dans le système, il a le droit d’exister.

Ceci n’est pas du roman, mais une compilation de plaquettes publicitaires comme celle de la société française IER, fournisseur de "solutions complètes pour l’identification électronique des animaux". Amis citadins, vous ignorez sans doute ce que les agriculteurs, éleveurs et ruraux savent déjà : les RFID envahissent nos vies pour les contrôler. Non seulement en transformant les animaux en machines communicantes, mais en implantant dans chaque chose, chaque être, un mini-mouchard électronique. Mais pas de panique : vous n’avez rien à vous reprocher.

"Sans contact" mais avec mouchard

Qu’est-ce que c’est que ces RFID - Radio-Frequency Identification en anglais ? La traduction sur quelques millimètres carrés d’un désir totalitaire de tout suivre, pister, détecter, contrôler, surveiller électroniquement. Même des arbres, oui.

La chose ressemble à une mini-étiquette (d’où son nom d’étiquette "intelligente", ou "smart tag") et se compose d’une puce et d’une antenne. Chaque étiquette est unique, donc distingue l’objet ou la personne qui la porte parmi tous les autres, et est lisible à distance, à travers l’épaisseur de la peau, d’un emballage, de l’écorce, d’une couche de neige épaisse, etc.

Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, Navigo, votre passe de métro parisien, ou Avan’Tag, pour le tram grenoblois, que vous ne sortez plus de votre sac pour valider. Ou le passe sans contact des autoroutes qui débite votre compte. Ou encore le forfait de ski de Chamrousse, validé lui aussi à distance dans la queue du télésiège. Trop pratique. À condition d’admettre que chacun de vos déplacements soit enregistré - date, heure, trajet, temps de parcours, etc.

C’est l’intérêt principal des RFID pour leurs utilisateurs : recueillir et stocker des millions de données - une richesse dans la société de l’information ; une source de pouvoir dans la société de la domination.

Comme on dit au labo Auto-ID du Massachussetts Institute of Technology (MIT) : "Mettez une étiquette RFID sur une canette de Coca ou un essieu de voiture, et soudain un ordinateur peut la "voir". Mettez des étiquettes sur chaque canette et chaque essieu et soudain le monde change (...) Le centre Auto-ID conçoit, construit, teste et déploie une infrastructure globale qui permettra aux ordinateurs d’identifier tout objet instantanément n’importe où dans le monde."

D’autres exemples ? Le portable de Nokia avec lecteur RFID pour inventorier les objets "taggés" autour de nous et transmettre ces données à distance . Le dispositif "Person Tracking Unit" d’IBM permettant de scanner les étiquettes sur les éléments d’une foule pour suivre les mouvements dans les lieux publics. Les billets de la Coupe du Monde 2006 avec mouchard pour faciliter le suivi des supporters. Dans les bibliothèques françaises on équipe les livres : l’enregistrement de vos emprunts se fait au passage du portique de sortie. Dans des collèges américains on contrôle la présence et le comportement des élèves par leur carte électronique . Certaines communes, dont Paris, pucent leurs arbres pour mieux les gérer.

Mais encore : suivi des bagages dans les aéroports ; identification des véhicules, des produits de luxe et des médicaments (contre la contrefaçon) ; ouverture contrôlée des portes électroniques ; remplacement des badges ; passeports, visas et cartes d’identité électroniques ; gestion des livraisons pour l’armée ; traçabilité alimentaire ; puçage des animaux. Et des humains - on y vient.

Rien sur cette planète ne doit échapper à la frénésie de la traçabilité. Le lobbying des fabricants de puces a fait son œuvre : "Le marché est considérable et le pays par la voix de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et de François Loos, ministre délégué à l’Industrie va prochainement assouplir la réglementation en vigueur. L’objectif est surtout de permettre son développement et son utilisation sur l’ensemble du territoire, y compris les DOM-TOM."

Dans la grande distribution, les étiquettes "intelligentes" permettent de suivre les produits de l’usine à la déchetterie, en passant par le transport, le stockage, l’achat, et de lutter contre les vols - pardon, les "démarques inconnues".

Avis aux chapardeurs : la petite taille des RFID permet de les dissimuler dans le tissu des vêtements, dans le papier des passeports, dans le corps même des objets. Début février 2006 Hitachi a présenté la plus petite puce RFID du monde : 0,15 mm de côté et 7,5 µm d’épaisseur. Invisible, indétectable, sauf par la machine et ceux qui pilotent la machine. Sachez-le avant de remplir vos poches (quoique le papier aluminium semble perturber la transmission par radiofréquences. Bref).

Wal-Mart aux Etats-Unis a imposé les RFID à ses principaux fournisseurs depuis 2005, imité par Tesco et Marks & Spencer en Grande-Bretagne, Metro en Allemagne. Ce dernier expérimente depuis 2003 le "magasin du futur" . Votre caddie, équipé d’un écran informatique et d’un lecteur, enregistre chaque produit et vous assiste dans vos courses, idiot comme vous êtes (localisation des produits dans les rayons, conseils, promos, etc). L’objectif est d’éliminer les humains aux caisses, le chariot débitera votre compte. À la sortie vous pouvez désactiver les RFID. Si vous avez le temps de les passer une par une devant une nouvelle machine, et si vous y pensez. Sinon, elles signaleront votre présence dès que vous passerez devant un lecteur. Et en France ? Carrefour a signé en février 2006 un contrat avec le fabricant Checkpoint Systems pour installer des lecteurs RFID dans 179 hypermarchés.

***

"Le manteau marque Tex taille 42, n°987328765, acheté le 12/11/06 à 17h08 à Carrefour-Meylan, payé par la carte bancaire de Gisèle Chabert de Grenoble, est passé dans le champ du lecteur de Grand-Place aujourd’hui à 8h42, hier à 11h20, et lundi dernier à 9h05. Il est associé au livre "30 recettes pour maigrir en famille" emprunté à la bibliothèque du centre-ville par Gisèle Chabert, et à la carte Avan’Tag de Sonia Chabert, etc"


Notice technique

Comment les mouchards RFID nous pistent-ils ? En associant une puce et une antenne. La puce possède son propre identifiant, qui la distingue de toutes les autres. L’antenne transmet par radiofréquences les informations contenues dans la puce (pour les étiquettes "passives"), ou enregistre de nouvelles informations au fil du temps (étiquettes "actives"). Les passives sont alimentées en énergie par le champ électromagnétique émis par le lecteur, et les actives intègrent une mini-pile qui les rend autonomes. Le lecteur peut être manuel (comme les lecteurs de codes-barres), s’intégrer à un portique (comme aux péages d’autoroute) ou être dissimulé dans l’environnement (mobilier urbain, portes, etc). Les RFID utilisent quatre bandes de fréquence : moins de 135 kHz (basses fréquences), 13,56 mHz (hautes fréquences), 868-950 mHz (ultra hautes fréquences), 2,45 GHz (micro-ondes). Plus les fréquences sont hautes, plus on peut lire la puce de loin (de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres).


Historique

L’idée remonte à la fin des années 1940. Les militaires anglais mettent au point un système d’identification longue distance pour distinguer par radar les avions amis des autres ("Identify : Friend or Foe"). Un demi-siècle de miniaturisation électronique, de mondialisation des échanges, de crises sanitaires, environnementales et alimentaires étend le concept d’identification à celui de traçabilité, désormais appliqué à tout ce que la terre porte d’êtres vivants, de ressources, d’objets. Le premier brevet lié aux RFID date de 1969, déposé aux Etats-Unis par Mario Cardullo . Jusque dans les années 1980 la technologie reste militaire ou dédiée à la sécurité des sites "sensibles", nucléaires entre autres. Ensuite le secteur privé la commercialise pour l’identification du bétail avant d’étendre son usage et de standardiser les équipements.

Dans les laboratoires Auto-ID, créés par le MIT et une centaine de grands groupes (Procter & Gamble, Gillette, Carrefour, Coca, Nestlé, le Département de la Défense américaine), les chercheurs étudient la création d’un "Internet des objets" pour centraliser les données transmises par les millions de RFID en circulation. Une toile qui localisera chaque objet et racontera sa vie - il est passé par là, repassé par ici - et qui permettra aux choses de communiquer entre elles, éliminant enfin l’intervention humaine : frigo qui commande les yaourts, machine à laver qui choisit le programme selon les vêtements, etc. Feu Mark Weiser, ex-directeur de recherche de Xerox à Palo Alto, nous avait prévenus : "Les technologies les plus profondément enracinées sont les technologies invisibles. Elles s’intègrent dans la trame de la vie quotidienne pour ne plus pouvoir en être distinguées."


Et alors ?

Pucer un objet, un animal, une personne, les transforme en machines, faciles à relier entre elles pour créer un réseau total, un filet ("net") transmetteur d’informations en continu. Il ne suffisait pas que nous fussions connectés et joignables en permanence par téléphone portable, mails, SMS ou Wifi ; avec les RFID nous devenons nous-mêmes des objets communicants. Des objets. Que nos maîtres suivent à la trace, dont ils analysent les comportements, contrôlent les mouvements pour mieux les "gérer".

Comme les ordinateurs, nous aurons bientôt chacun une adresse électronique permettant notre localisation permanente. Le projet est à l’étude, breveté sous l’appellation UIAD (Identification Unique des Adresses). "Le monde est entré depuis quelques années dans la frénésie de donner une adresse, de préférence permanente, non seulement aux objets physiques, aux individus, aux véhicules sur la route, aux animaux, sous prétexte de traçabilité, mais aussi à tous les objets virtuels, que ce soit les messages de type courriel ou SMS, les documents administratifs, les morceaux de musique numérisés ou les micro-esclaves logiciels (...) qui parcourent inlassablement les réseaux en y troquant des micro-informations pour mieux nous servir, voire souvent pour mieux nous espionner."

Puce policière

Nous pister à travers nos objets est instructif mais incertain. Pour s’assurer que vous êtes passés à Grand-Place hier soir, il faut pucer vos papiers d’identité. Les Etats-Unis exigent des étrangers le passeport biométrique et électronique. La France prépare sa carte d’identité électronique (INES) avec des données biométriques dans une puce RFID. Finis les contrôles d’identité humiliants, voici les contrôles d’identité sournois, à distance.

"Grenoble place de la gare le 12/03/08 à 14h11. Manifestation des étudiants. Présence des individus X (carte d’identité n°98729872), Z (carte d’identité n°62902U74), Y (carte de séjour n°87AHE87982) détectée en tête de cortège. Attention, détection de l’individu G (carte d’identité n°816539837) fiché pour participation au fauchage d’un champs d’OGM dans la Drôme le 27/07/07."

Les nostalgiques de Vichy peuvent regretter la lenteur du progrès technologique : avec le mouchard électronique, les rafles auraient affiché de meilleurs rendements. Aux opposants des nanotechnologies, ils lanceraient, si la loi actuelle le leur permettait : "Vous êtes des passéistes, vous voulez retourner à l’étoile Jaune".

Vous prendrez bien un peu de pâtée industrielle traçabilisée ?

Supposée empêcher les attaques terroristes, la traçabilité doit aussi nous protéger des risques sanitaires. La vache folle a servi d’alibi au puçage des animaux. Etiquettées, codebarisées, fichées, les bêtes sont désormais implantées au nom de la "sécurité alimentaire".

L’implant électronique est le corollaire de la fabrication industrielle de steacks. Viande sur pattes élevée en usine, alimentée par rations synthétiques, maintenue en survie par antibiotiques, gérée par monitoring zootechnique, transportée sur des milliers de kilomètres, débitée en morceaux calibrés, fourguée en hypermarchés. J’ai quand même le droit de savoir ce que je consomme, réclame le pousseur de caddie, rassuré par la puce qui trace ses hamburgers de leur naissance au micro-ondes.

Bien entendu la traçabilité ne signale rien d’autre que le progrès fulgurant de l’insécurité alimentaire créée par l’industrialisation de l’agriculture. Car des animaux élevés en batterie sont des animaux malades, et des végétaux sous perfusion d’engrais, d’hormones, d’insecticides, etc, sont des végétaux malades. Comment éviter les épidémies chez les porcs, malades de l’élevage industriel ? En les puçant, répond le ministère espagnol de l’Agriculture. Vous ne voulez pas d’OGM dans vos assiettes ? Vous mangerez des OGM traçabilisés. Nous voilà rassurés. Dans le monde de la techno-agriculture, la traçabilité remplace les prés pour les troupeaux, les sols vivants pour les plantes, la maîtrise de leur travail pour les paysans, la relation consommateur-producteur.

Si nos légumes du marché sont abîmés, nous en discutons avec le producteur. Si vous achetez à Carrefour un chili con carne en boîte, dont la viande est née en Allemagne, a grandi en Hollande nourrie par des rations importées d’Amérique Latine, et dont les haricots ont poussé en Italie pour être préparés en Espagne, le tout assaisonné de conservateurs en Belgique, comment retrouver l’origine du germe infectieux ? Grâce à la puce. Ainsi mangeons-nous de la daube authentifiée, ce qui suffit semble-t-il au cochon de consommateur.

Refuser les RFID, c’est refuser la traçabilité et la manipulation du sentiment d’insécurité. Nous voulons bien manger ? Boycottons les supermarchés. Nous voulons épargner aux éleveurs l’humiliation du puçage ? Associons-nous pour acheter leurs bêtes directement.

De l’animal à l’homme domestique En 2006 en France, on peut lire à la page"Pratique" de son quotidien ce genre de conseil : "Mieux que le tatouage. La puce est très pratique par rapport au tatouage, car : la pose ne nécessite pas d’anesthésie ; la lecture peut se faire à distance, ce qui est avantageux à l’égard des animaux apeurés ou nerveux ; elle est invisible, infalsifiable et permanente, elle ne risque pas comme le tatouage de s’effacer au fur et à mesure des années. Un outil international. Le fichier sera mondial, l’animal pourra être facilement identifié aux frontières et à l’étranger. Rappelez-vous qu’il est obligatoire que tous les chiens et chats de plus de 4 mois soient identifiés. N’hésitez donc pas à le faire, c’est rapide et sans douleur."

Carte d’identité, carte Vitale, fichier automatisé des empreintes digitales, fichier national des empreintes génétiques nous ont accoutumés au fichage systématique de la population et à l’électronisation du contrôle. Comme des grenouilles dans l’eau froide nous supportons la hausse progressive de température, sans réaliser qu’elle nous ébouillante aussi sûrement qu’un plongeon dans un bain brûlant. Avec le puçage électronique, voici bientôt les 100°C. On puce d’abord les animaux d’élevage (sécurité alimentaire) les animaux sauvages (lutte contre les trafics), les animaux domestiques ("très pratique"). Ainsi le territoire est-il peu à peu maillé, les lecteurs de RFID implantés partout. Toutes les institutions susceptibles d’avoir à identifier un animal perdu s’équipent : pompiers, gendarmes, douaniers, directions des services vétérinaires, refuges, fourrières, ainsi que les 5500 cabinets et cliniques vétérinaires français. Comme le note un ami des bêtes : "puisque mon chien est toujours avec moi, détecter sa présence, c’est détecter la mienne". Surtout, pucer nos animaux nous familiarise avec la traçabilité électronique. Vous ne feriez pas à votre chien ce que vous refuseriez qu’on vous fasse, n’est-ce pas ? Comment les enfants dont l’animal est scanné par le véto s’étonneraient-ils de subir le même sort ? Dans vingt ans, l’article du Daubé sera republié, "individu" remplaçant "animal", sans plus émouvoir quiconque que ce "conseil pratique" de 2006.

Refusons de transformer nos animaux en gadgets électroniques, ou nous subirons le même sort.

La société américaine Applied Digital Solutions s’y emploie depuis les années 2000 avec Verichip, sa puce sous-cutanée pour humains, à usages multiples : suivi des enfants dont les parents craignent l’enlèvement, patients de dizaines d’hôpitaux américains portant en eux leur dossier médical numérisé, clients branchés de boîtes de nuit espagnoles et hollandaises pour payer leurs conso sans sortir de monnaie, employés de banque australiens obligés de se faire scanner le bras pour accéder à leur poste, etc. Sans oublier les morts du cyclone Katrina ; les techno-fans qui se font pucer pour sécuriser l’ouverture de leur maison ou de leur voiture ; et les projets multiples de puçage des malades psychiatriques, des SDF, des enfants dès la naissance . Avertissement au cheptel humain : aujourd’hui une brebis baladeuse trouvée sans puce est conduite à l’équarrissage sans sommation.

Le flicage, c’est bon pour l’emploi

Lecteur, tu trouves ces nouvelles inquiétantes, déprimantes, paralysantes ? Tu te demandes si ces accumulations d’ondes hertziennes (portable, Wifi, RFID, ça commence à faire) menacent ta santé ? Si ces milliards de puces électroniques disséminées dans les décharges ne vont pas polluer plus encore les sols et les nappes phréatiques ? Tu crains pour la liberté et la dignité humaine ? Tu imagines tes contemporains conditionnés, volontaires pour la servitude électronique ? Ne désespère pas, lecteur. Au moins ces sacrifices sont-ils bénéfiques à l’économie locale, et qui sait ? préserveront ton propre emploi dans la cuvette grenobloise.

D’après les études des cabinets spécialisés, le marché RFID doit exploser à partir de 2006, avec des prévisions atteignant 10 à 20 milliards d’objets pucés en 2008 , et 33 milliards en 2010 contre 1,3 milliards en 2005 .

Chaque matin des ingénieurs et techniciens isérois vont au boulot, travailler sur "des techniques d’impression en phase liquide (...) des circuits électroniques de la puce RFID" (CEA-Léti) ; sur "la conception et l’optimisation d’antennes intégrées pour la RFID" (INPG) ; la fabrication de "matériaux polymères organiques servant à réaliser les RFID" (Ciba) ; des "procédés de gravure dans des résolutions suffisantes pour la production d’électroniques sur substrats souples (antenne RFID, transistors ...)" (Piolat) ; la "réalisation d’antennes RFID organiques imprimées" (Sofileta) ; la conception de "gammes complètes de produits sans contact RFID" (Atmel) ; la réalisation des "premières étiquettes RFID entièrement en plastique" (Philips) ; le développement d’une "large gamme d’étiquettes RFID et de produits sans contact" (STMicroelectronics) ; des "solutions RFID clé en main" (Tagproduct) ; la commercialisation de "l’offre la plus complète du marché dans les domaines de la monétique et du RFID" (Silicomp). Etc.

Grenoble serait donc aussi la capitale des RFID ? "Le devenir des RFID est au cœur de Minalogic", affirme Le Daubé - Minalogic, "pôle de compétitivité mondial" de Grenoble-Isère. Restons modestes, Grenoble est l’une des adresses de la RFID française. Comme le dit Gérard-André Dessenne, responsable du développement du Pôle Traçabilité de Valence : "Nous nous trouvons (...) dans le “cœur” technologique de la France, dans ce carré magique de la RFID constitué par les villes de Grenoble, Valence, Sophia-Antipolis et Aix-en-Provence."

Tu vois, lecteur, tu peux te réjouir d’appartenir à la future continuité urbaine Genève-Valence (le "Sillon alpin") complotée par nos élus pour 2020. Après tout l’autoroute met Valence à 40 minutes du Polygone scientifique de Grenoble, soit moins que Crolles aux heures de pointe. Puisque nous vivrons bientôt dans la même ville, partageons la fierté d’être du "carré magique de la RFID". L’INPG a déjà implanté une de ses écoles à Valence, l’Esisar, qui forme les futurs ingénieurs aux RFID en partenariat avec les industriels. L’Esisar, qui a créé le "Pôle Traçabilité" valentinois avec l’Agence Rhône-Alpes pour la maîtrise des technologies de mesure (ARATEM).

Que peut bien être un "Pôle Traçabilité", demandes-tu ?

"Un centre d’échanges et de transferts de savoirs, répond G-A Dessenne. Il constitue un faisceau de compétences à vocation aujourd’hui nationale et demain européenne, en matière de recherche, de développement, de formation et de transfert vers l’industrie, en particulier en RFID".

Pressé d’infester nos vies de mouchards, le pôle propose aux entreprises un centre d’essai et de démonstration pour RFID. Extrait du dossier de presse : "Avec la RFID, la traçabilité peut devenir active et dynamique. Même les plus petits objets peuvent être dotés d’une identité propre et d’un historique précis qui les rend faciles à suivre."

De Grenoble à Valence, les ingénieurs et techniciens du carré magique vont chaque matin au boulot, inventer et fabriquer les outils de la surveillance ubiquitaire. Pour rien au monde - surtout pas pour préserver leur liberté et leur dignité - ils ne renonceraient à leurs recherches, à leurs innovations, à leurs brevets, à leur carrière. Après eux, et à cause d’eux, le déluge de contrôles.

Dites "mouchards verts" plutôt que "mouchards intelligents"

Conscients de leur énormité liberticide, chercheurs et industriels travaillent à l’acceptabilité des RFID. En juillet 2003, le centre Auto-ID du MIT laisse malencontreusement en ligne des documents confidentiels. L’association anti-RFID américaine CASPIAN révèle alors que les fabricants de mouchards se font conseiller par l’agence de com’ Fleishman-Hillard pour mieux fourguer leurs espions : abandonner le nom "Smart tags" pour "Green Tags", supposé plus rassurant ; "positionner la technologie comme étant simplement un code-barre amélioré", etc. Finalement, les chercheurs avouent espérer que les consommateurs seront "apathiques" et "se résigneront d’eux-mêmes à l’inévitabilité de la chose".

À Grenoble, les sociologues des "usages" qui complotent des méthodes pour nous faire accepter l’inacceptable ne pouvaient passer à côté des RFID. Le groupement d’intérêt scientifique "Pegasus" créé en 2003 sur la question des "objets communicants" par le CNRS, l’INPG, l’Université Joseph-Fourier et l’Université Mendès-France compte parmi ses membres de vieilles connaissances : Philippe Mallein et Jean Caelen entre autres . Un des projets qui mobilisent ces pros de la manipulation s’intitule "Toamutu : Traçabilité des objets et des agents manipulés par des utilisateurs et tests d’usage". Il s’agit bien sûr d’améliorer les performances des outils de pistage. "Objectifs sociétaux : la demande dans la traçabilité des objets est de plus en plus forte (...). Ces produits sont manipulés par de nombreux acteurs au cours de leur cycle de vie, il s’agit de leur donner une nano-mémoire pour qu’ils racontent eux-mêmes cette vie. Ainsi on espère pouvoir retracer leur histoire ainsi que l’histoire qu’ils ont eue avec d’autres objets et agents artificiels ou humains."

Le vocabulaire mielleux pour évoquer ces objets dont on raconte l’"histoire" masque mal la duperie. Qui exactement "espère retracer" cette histoire qui, au fait, est la nôtre ?

Les RFID sont aux nanotechnologies ce que Terminator est aux OGM : un déclencheur de révolte. Aussi les chercheurs en nanos sont-ils prêts à tout pour détourner notre attention - déni, mensonge, lâcheté. Interpellé lors d’une émission de France Inter sur les nanotechnologies, Claude Weisbuch, directeur de recherche au CNRS, osa une parade que des journalistes sérieux eussent contrée - mais à France Inter on est courtois avec les invités : les RFID, lâcha Weisbuch, c’est pas nano. "Les RFID posent des problèmes effectivement d’identification des individus et de contrôle si on met les informations en ligne, si on échange des fichiers, etc, mais les RFID c’est pas nano, simplement parce que pour avoir de l’énergie, pour communiquer, on peut pas être tout petit. Généralement les RFID c’est au moins millimétrique. De la même manière le "smart dust", qui sont des objets autonomes ressemblant un peu aux RFID, (...) le "smart dust", la poussière intelligente, c’est millimétrique aussi."

Claude Weisbuch est un scientifique. Aussi est-ce sciemment qu’il ment aux auditeurs de France Inter et leur dissimule ce que son propre institut révèle. Extrait du dossier "La déferlante nano" publié par "Le journal du CNRS" en octobre 2005 : "Outre cet aspect sanitaire, d’autres réflexions d’ordre éthique sont menées sur les conséquences possibles des nanotechnologies sur notre vie quotidienne. Prenons l’exemple des RFID (Radio Frequency Identification Devices), ces étiquettes électroniques déjà utilisées pour identifier nos animaux domestiques, ouvrir et démarrer certaines voitures récentes ou encore suivre à la trace certains produits, de leur fabrication à leur mise en vente. Demain, grâce aux nanotechnologies, ces dispositifs seront amenés à se multiplier dans notre quotidien. Revers de la médaille, ils seront aussi capables de transmettre des informations personnelles sur chacun : "Face aux craintes d’atteintes à la vie privée, certains principes généraux ont déjà été suggérés, comme la signalisation claire de leur présence et de leurs caractéristiques, la limitation des données échangées et des possibilités de recoupement ou encore la possibilité de les retirer ou de les inhiber", analyse Louis Laurent, directeur de département de recherche au CEA et membre de la commission interdisciplinaire "Impacts sociaux et développement des nanotechnologies" du Comité national de la recherche scientifique. Assurément, les nanotechnologies offriront donc la possibilité de fondre les technologies de l’information dans notre environnement. Et l’on parle déjà, par exemple, de poussières électroniques communicantes, minuscules systèmes capables de se mettre en réseau pour recueillir et transmettre des informations."

Les nanos sont l’avenir des RFID, pour la raison simple qu’elles permettent d’abaisser le coût unitaire des étiquettes, vers ce fameux plancher de 0,05 € que vise le marché. Essentiellement grâce aux techniques d’impression des antennes par jet d’encre conductrice. "Nous travaillons avec des vendeurs qui font de l’encre incluant des nanoparticules, permettant d’imprimer les antennes sur le papier moins cher et plus vite", dit Van Fleet, qui fait aussi partie de la direction de R &V Group à Lagrangeville (New York), fabricant de RFID. Une autre société de RFID, Organic ID, à Colorado Spring, travaille sur des antennes imprimées avec des nanoparticules d’or ou d’argent et des polymères."

Si l’on mesure la menace au soin que mettent les chercheurs à la dissimuler, assurément les RFID méritent notre contestation. Pour commencer, boycottons la carte Avan’Tag des transports technopolitains !

Publié le 25 mars 2011 sur Pièces et main d'œuvre
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article66


Liens : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=313

Trouvé grâce au Désert du Réel
http://ledesertdureel.over-blog.com/article-rfid-la-police-totale-nanotechnologies-et-societe-de-surveillance-72016234.html

21/04/2011

Les USA voulaient bloquer l’enquête de l’ONU sur l’offensive d’Israël à Gaza

Des documents WikiLeaks révèlent que les Etats-Unis ont agi en sous-main pour aider Israël à contrecarrer le travail d’enquête de l’ONU sur de possibles crimes de guerre commis lors de l’offensive israélienne à Gaza à l’hiver 2008/09

Les Etats-Unis ont agi en sous-main pour aider Israël à contrecarrer le travail d’enquête de l’ONU sur de possibles crimes de guerre commis lors de l’offensive israélienne à Gaza à l’hiver 2008/09, selon des documents WikiLeaks publiés par le site Foreign Policy.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, aurait été en première ligne pour saper les efforts des Nations unies visant à faire la lumière sur l’opération «Plomb durci», explique Foreign Policy, un site américain spécialisé dans les affaires étrangères qui publie une série de notes diplomatiques dévoilées par WikiLeaks.

Le 4 mai 2009, Susan Rice s’est entretenue à trois reprises avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Elle essayait de le convaincre de supprimer d’un rapport sur les sites des Nations unies à Gaza touchés par l’offensive des recommandations appelant à une enquête plus large sur le sujet. Susan Rice soulignait alors qu’une telle enquête n’est «pas nécessaire» et que l’affaire doit être «classée», selon un câble diplomatique américain.

Devant l’insistance de l’ambassadrice américaine, Ban Ki-moon, au départ réticent, finit par lâcher du lest et se voit «remercié» par Susan Rice pour ses «efforts exceptionnels», selon un câble diplomatique.

Plus tard en 2009, les Etats-Unis exercent de nouvelles pressions pour limiter les investigations lancées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui a nommé le juge sud-africain Richard Goldstone à la tête d’une commission d’enquête sur d’éventuelles violations des droits de l’homme lors de l’opération à Gaza.

Publié en septembre 2009, le rapport Goldstone accuse Israël et des groupes armés palestiniens à Gaza de «crimes de guerre», voire de «crimes contre l’humanité» lors de l’offensive qui a coûté la vie à 1440 Palestiniens et 13 Israéliens.

Israël a demandé son retrait après que son auteur a dit avoir affirmé à tort que l’Etat hébreu avait visé intentionnellement des civils lors de l’offensive contre Gaza. La publication du rapport Goldstone a coïncidé avec de nouveaux efforts américains pour relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Lors d’une rencontre avec le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Dany Ayalon, Susan Rice expliquait que les «Etats-Unis examinent toujours le rapport et restent préoccupés concernant […] de nombreuses recommandations», selon une note révélée par WikiLeaks.

Elle lui demande ensuite d’aider Washington «à avancer sur le processus de paix», soulignant que le rapport Goldstone «serait plus facile à contrôler si des progrès sont enregistrés».

Publié le 19 avril sur LeTemps.ch
http://letemps.ch/Page/Uuid/c7dfc7d0-6a8c-11e0-8407-b0edb564f8e4|0

Nous avons trouvé cette article dans la section "abonné" sur le site LeTemps.ch. Il nous est probablement interdit de reproduire ainsi ce texte, mais nous le jugeons suffisamment important pour enfreindre cette règle. Par ailleurs, nous espérons que cette lecture vous incitera à vous abonné à cet excellent quotidien suisse.

21/04/2011

Denis Robert : Au sommet de l’État comme au sommet de l’Etna

Dans leur ensemble, je crois que les politiques font ce qu’ils peuvent. Ouvrir des médiathèques, créer des lignes de trams, sauver des hôpitaux, envoyer des soldats à la guerre. Mais ils ne peuvent visiblement rien contre les bénéfices de Total et de BNP Paribas. Alors qu’ils pourraient tout.  

Les politiques ont-ils perdu le sens moral ? Je tourne la question dans ma tête et rien ne sort. Oui, non. Je ne sais pas. Disons que je suis partagé. Oui, non, bof. Je crois que j’ai fini par amnésier la question.

Un passage à vide comme parfois en philo quand j’oubliais les sujets qui m’ennuyaient. L’homme est-il bon ? Quelles sont les preuves de l’existence de Dieu ? Est-on naturellement doué pour le bonheur ?

Je suis allé voter en pensant à cette question. J’avais en face de moi un paquet de citoyens très dévoués, faisant don de leur dimanche pour organiser ces cantonales, élection mineure pour population sans repères. Quelle abnégation, j’ai pensé.

Les conseillers municipaux, dans leur grande majorité, ont le sens de la collectivité et du don de soi. Les vieux écologistes aussi, ceux qui nous préviennent depuis plus de trente ans que le nucléaire mène l’humanité à une impasse.

L’apocalypse de saint Jean est pour demain. Le feu viendra de la mer. On s’est tellement moqué d’eux. Ils avaient tellement raison. Les hommes politiques ont-ils le moral ? Oui, non, je m’en fous.

Les Français ont-ils le moral ? Ceux que je connais, plutôt non. La faute au prix du gaz, du litre d’essence, aux varices, au cancer. À ceux qui tiennent les manettes du pays. La faute à l’équipe de France de foot et à leur maillot de marin tendance Fassbinder. La faute à la mondialisation.

La faute à TF1, à M6, à Carla Bruni et à Vincent Bolloré. La faute à Internet. La faute au Japon et à Mouammar Kadhafi. La faute aux Africains qui débarquent en masse de Lampedusa. La faute aux musulmans et aux banquiers.

Les hommes politiques sont-ils bons ? Dans leur ensemble, je crois qu’ils font ce qu’ils peuvent. Et ils peuvent peu. Ils peuvent ouvrir des médiathèques, créer des lignes de trams, des bibliothèques dans des lycées. Ils peuvent sauver des hôpitaux, envoyer des soldats à la guerre. Mais ils ne peuvent visiblement rien contre les bénéfices de Total et de BNP Paribas. Alors qu’ils pourraient tout.

Quelle était la question ? C’était à propos des hommes politiques. Dire ce que je pense de leur sens moral. Ils manquent d’humilité. Ils manquent d’idée pour l’avenir. Ils man­quent de conviction, de spontanéité. Ils pensent trop à leur élection, à leur voiture de fonction et à leur rente de situation. Ils manquent surtout d’humilité. Je n’aime pas Éric Besson. J’aime encore moins et depuis longtemps Jean-François Copé. Je n’aime pas Roselyne Bachelot. Je préfère Fillon à Sarkozy.

Au fond, je m’en fous. Je préfère Jean-Luc Mélenchon à François Hollande, Cécile Duflot à Martine Aubry. Je préfère Borloo à Morin. Au fond, Borloo, Morin, Bachelot, je m’en fous.

Je parle. Je parle. Je donne mon avis. Ne croyez pas que je balance ces avis à l’emporte-pièce. J’ai bien connu Gérard Longuet. Je sais de quoi il est capable. Vincent Peillon aussi mais pas pour les mêmes raisons.
J’ai très bien connu la maquilleuse de Dominique de Villepin au procès de l’an passé. Je réfléchis. J’ai failli moi-même me lancer dans le grand bain le jour où j’ai compris qu’ils ne pourraient rien pour les causes que je défends. La justice. La finance clean. Le journalisme.

Les conseillers généraux ne servent à rien dans ce monde de plus en plus petit et interconnecté. Les sénateurs, c’est encore pire. Ils sont des gouffres financiers. Il faut les sulfater. Plus de sénateurs, plus de ces prélats suffisants.

Plus d’avion présidentiel. Notre démocratie vit au-dessus de ses moyens. Les Français, ceux de ma rue, de la Courneuve, des files d’attente de Cora ou de Pôle emploi, valent mieux que leur classe politique. Absence de classe. Goût du luxe. Arrogance. Aveuglement. Enfermement.

Quelle était la question ? Comment un pays aussi riche que le nôtre peut-il produire tant de pauvreté ? Le réel nous rattra­pe. La colère gronde. L’injustice devient tellement visible.

Les hommes politi­ques, ceux du sommet de l’Etna, ont-ils perdu leurs lunettes ? Le volcan s’impa­tiente. En l’absence de réponse rapide et satisfaisante, le mouvement de libération va traverser la Méditerranée et gagner l’Occident. Question de timing. 

Publié le 18 avril 2011 par Denis Robert sur Témoignage Chrétien
http://www.temoignagechretien.fr//Articles/Article.aspx?Libelle_RUBRIQUES_EDITORIALES=France&Libelle_ARTICLES=Au-sommet-de-l%E2%80%99etat-comme-au-sommet-de-l%E2%80%99Etna&Clef_RUBRIQUES_EDITORIALES=2&Clef_ARTICLES=2562&Clef_SITESMAPSROUTES=8& 

21/04/2011

Les armées secrètes de l’OTAN (VII) La guerre secrète en France

L’invasion et l’occupation de son territoire par l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale demeure le plus grand traumatisme de l’histoire moderne de la France. Le 14 juin 1940, Paris tombait entre les mains des nazis. Tandis que les sympathisants de l’extrême droite au sein de l’armée et des élites politiques, partisans du maréchal Philippe Pétain, pactisaient avec l’occupant et installaient un gouvernement de collaboration à Vichy, le général Charles de Gaulle se réfugia à Londres et déclara aux Français qu’il représentait l’unique gouvernement légitime de la France. De Gaulle insista pour que continue la guerre contre l’occupant. Afin de collecter des renseignements, d’assurer la liaison avec les mouvements de résistance locaux et d’organiser des opérations de sabotage en territoire ennemi, il fonda à Londres le Bureau Central de Renseignement et d’Action. Les agents du BCRA étaient parachutés au-dessus de la France pour effectuer leurs missions clandestines au prix de nombreuses vies. Dans ses missions, son entraînement et son équipement, le BCRA, qui fut dissous avant la fin de la guerre, préfigurait l’armée secrète française à laquelle il donna de nombreux combattants. Après le débarquement allié de Normandie le 6 juin 1944 et la libération de la France par les Américains, le général de Gaulle fit une entrée triomphale dans Paris et prit la tête de l’État. Le maréchal Pétain qui avait collaboré avec Hitler fut condamné à mort avant d’être gracié et emprisonné à vie.

Avec la fin de la seconde guerre mondiale naquit la IVe République Française (1946-1958), caractérisée par une instabilité politique et militaire et par les luttes d’influence entre les différents partis. [1] À gauche, le parti communiste français (PCF) jouissait d’une grande popularité, due notamment à son rôle dans la Résistance sous le régime de Vichy : « Le PCF avait acquis un prestige immense et une sorte d’autorité morale pour avoir été le fer de lance de la Résistance (...) son patriotisme était incontesté  ». [2] À droite, les collaborateurs de Vichy au sein de l’armée et des milieux industriels et d’affaires ne supportaient pas l’idée de voir la France tomber sous la coupe du communisme, que ce soit par un coup d’État ou par une victoire du PCF lors d’élections démocratiques. Mais surtout, les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient fermement opposés au PCF qu’ils considéraient comme inféodé à Moscou. C’est pourquoi, à l’instar de ce qui arriva en Italie, une guerre secrète fut aussi menée en France après 1945, opposant les membres du PCF et des syndicats de gauche d’une part et la CIA et des éléments des appareils politique, militaire et policier français d’autre part.

« Tout d’abord, ils [la CIA] cherchent à empêcher la gauche d’accéder au pouvoir et surtout à éviter que les communistes entrent au gouvernement. Pour la CIA c’est évidemment la priorité des priorités, et cela vaut pour tous les pays de l’Alliance Atlantique », expliqua un jour l’ancien agent de la CIA Philip Agee. [3] En effet, dans aucun pays d’Europe, à l’exception de l’Italie, les communistes n’étaient aussi influents que dans la France d’après-guerre. Washington redoutait que Moscou n’ordonne au PCF de s’emparer du pouvoir par un coup d’État. Toutefois, Staline n’encourageait pas les communistes français dans cette voie et, bien que parmi les plus jeunes, d’entre eux certains rêvaient d’un destin plus épique, l’ancienne et institutionnelle direction du PCF n’envisageait pas de prendre le pouvoir par la force. Ses membres devinaient à raison qu’ils perdraient ainsi leur légitimité, s’ils n’étaient pas tout simplement balayés par l’armée états-unienne, qui était encore stationnée en France au lendemain de la libération. Le PCF avait plus à gagner à se conformer aux procédures démocratiques.

De Gaulle avait nommé deux ministres communistes dans son nouveau gouvernement et était parvenu dans le même temps, en novembre 1944, à convaincre les mouvements de résistance communistes de rendre les armes en échange de la promesse d’élections démocratiques et équitables. Les municipales du printemps 1945 se soldèrent par une victoire du PCF qui s’assura 30 % des voix. Les deux autres partis en course, le nouvellement fondé Mouvement Républicain Populaire et les socialistes français arrivèrent deuxième et troisième, recueillant respectivement 15 et 11 % des suffrages. Cette tendance se confirma lors des premières élections nationales du 21 octobre 1945 où, avec 26 %, le PCF obtint 160 sièges à l’Assemblée Constituante, contre 142 pour les socialistes (24 %), le MRP arrivait dernier avec 23,6 %. Ensemble, les deux partis de gauche détenaient une courte majorité.

Malgré la victoire sans appel du PCF et les promesses qu’il avait faites, de Gaulle refusa de confier les ministères-clés de son gouvernement aux communistes. Ceux-ci protestèrent vigoureusement en ne se voyant attribuer que 4 portefeuilles : l’Économie, l’Armement, l’Industrie et le Travail, le secrétaire général du PCF Maurice Thorez étant nommé ministre d’État. Les communistes usèrent de leur tribune au Parlement pour dénoncer la guerre que menait alors la France pour reconquérir l’ancienne colonie d’Indochine. Lors d’un débat à l’Assemblée nationale, la parlementaire Jeannette Vermeersch affirma que, dans les villages embrasés du Vietnam, les soldats français « se rendaient coupables des mêmes atrocités » que les nazis quelques années seulement auparavant. Cette remarque provoqua un tollé dans l’hémicycle et le Président lui répondit en ces mots : « Madame, je vous le dis poliment (...) c’est une injure intolérable que vous faites à cette Assemblée et à la Nation !  » Comme Vermeersch insistait, il lui déclara : « Madame, je n’aurais jamais cru qu’une femme fût capable d’une telle haine ». Ce à quoi Vermeersch répliqua :« Oui, je ressens de la haine quand je pense aux millions de travailleurs que vous exploitez. Oui, je hais la majorité de cette Assemblée ! » [4].

Les membres conservateurs de la société française furent très inquiets du radicalisme du PCF et outrés lorsque les communistes, en réaction à leur faible représentation au sein du gouvernement, firent deux propositions de lois, l’une visant à limiter les pouvoirs de l’exécutif, l’autre à réduire le budget de la Défense de 20 %. L’adoption de ces deux lois par le Parlement à majorité communiste conduisit de Gaulle à présenter solennellement sa démission, le 20 janvier 1946. Mais la lutte pour le pouvoir se poursuivit, le PCF proposant un partage des ministères entre communistes et socialistes, ce qui n’aurait été qu’une juste conséquence de l’opinion exprimée démocratiquement par les Français dans les urnes. Cependant les socialistes s’y refusèrent. Ils comprenaient clairement que la France, à l’instar de l’Italie, ne jouissait à l’époque que d’une souveraineté limitée, et que les USA n’auraient pas accordé à un régime gauchiste le Plan Marshall de relance économique dont le pays avait tellement besoin.

La position de la Maison-Blanche s’opposait de plus en plus avec la volonté exprimée démocratiquement par le peuple français qui plébiscita une fois de plus le PCF lors des élections nationales de 1946, lui offrant le meilleur score de son histoire, 29 %, tandis que le MRP et les socialistes accusaient, eux, un léger recul. La tentation et l’influence du communisme en France demeuraient une réalité. En termes d’importance, le PCF n’avait qu’un seul équivalent dans toute l’Europe de l’Ouest : le puissant PCI en Italie. En Suisse, le parti communiste avait été déclaré illégal, son homologue britannique n’était qu’une petite cellule placée sous la domination du parti travailliste tandis qu’en Belgique, si les communistes étaient comparativement plus influents ils n’occupaient que des postes mineurs au gouvernement. Le PCF, quant à lui, revendiquait près d’un million de membres. Son organe central, L’Humanité, était, avec son édition Ce Soir, le journal le plus lu en France, et le parti contrôlait les principales organisations de la jeunesse (y compris l’« Union des Jeunesses Républicaines ») ainsi que les plus grands syndicats de travailleurs (notamment la Confédération Générale du Travail, CGT).

L’ambassadeur états-unien à Paris, Jefferson Caffery, un anticommuniste fervent, envoyait, semaine après semaine, des rapports toujours plus alarmant au Président Truman. Washington et les services secrets étaient convaincus de la nécessité de livrer une guerre secrète afin de défaire le PCF. Le 26 novembre 1946, le général Hoyt Vandenberg, directeur du CIG (future CIA), adressa à Truman un mémorandum l’avertissant que sa puissance permettrait au PCF de prendre le pouvoir dès qu’il le déciderait : « En excluant la possibilité qu’un gouvernement puisse être formé sans la participation des communistes, l’ambassadeur Caffery soutient (...) que les communistes ont acquis assez de poids pour s’emparer du pouvoir quand ils jugeront opportun de le faire ». Vandenberg soulignait que, d’après les services de renseignement états-uniens, le PCF n’avait toutefois pas l’intention d’accéder au pouvoir par un coup d’État. « Leur renoncement à s’emparer du pouvoir par ce moyen s’explique par le fait (1) qu’ils préfèrent y parvenir par des moyens légaux et (2) que ce serait contraire à la politique actuelle du Kremlin. » [5]

LIRE LA SUITE sur le site du réseau voltaire

Daniele Ganser
Historien suisse, spécialiste des relations internationales contemporaines.
Il est enseignant à l’Université de Bâle.

Trouvé sur le Réseau Voltaire
http://www.voltairenet.org/article169477.html


Cet article constitue le septième chapitre des Armées secrètes de l’OTAN  sur le Réseau Voltaire
© Version française : éditions Demi-lune (2007).


[1] La Première République Française fut proclamée au lendemain de la Révolution de 1789, elle dura de 1792 à 1799. Naissant suite aux révolutions européennes, la Seconde République dura, elle, de 1848 à 1852. La Troisième, proclamée en 1871, prit fin avec la défaite de 1940.
[2] Edward Rice-Maximin, Accommodation and Resistance : The French Left, Indochina and the Cold War 1944–1954 (Greenwood Press, New York, 1986), p.12.
[3] Philip Agee et Louis Wolf Louis, Dirty Work : The CIA in Western Europe (Lyle Stuart Inc., Secaucus, 1978), p.182.
[4] Extrait de Rice-Maximin, Resistance, p.95. Le discours fut prononcé le 28 janvier 1950.
[5] Hoyt S. Vandenberg, Memorandum for the President Harry S. Truman. Central Intelligence Group, Washington, 26 novembre 1946.

17/04/2011

VIDEO : Das Netz - Voyage en Cybernétique

Synopsis Wikipedia : « Das Netz » (La Toile ou Voyage en cybernétique ; The Net) est un film indépendant allemand réalisé par Lutz Dammbeck et sous-titré « Unabomber, le LSD et l’Internet ».

La fascination pour la vision positive d’une mise en réseau mondiale, à laquelle participeraient des citoyens du monde plutôt que des ressortissants de pays, est au centre du film de Lutz Dammbeck. Mais le réalisateur allemand la met en lumière à travers le prisme d’une vision négative. Dammbeck pratique le mélange des genres : entre road-movie réalisé sur la trame narrative d’un ordinateur portable et enquête criminelle. Il démontre comment cybernétique, théorie des systèmes, psychologie et programmes militaires engendrent des systèmes de machines en réseau, en passant en revue les arguments du « Freedom Club » (Club de la Liberté), clairement opposé à la technophilie ambiante.

Qui se cache derrière les attaques contre des scientifiques en informatique aux États-Unis entre 1978 et 1995 ? Pendant que Dammbeck rend visite à des membres de la cyber-élite, le technophobe Ted Kaczynski, ancien professeur de mathématiques à Harvard et auteur présumé des attentats, devient le protagoniste invisible, à travers un échange épistolaire suivi. Il n’apparaît jamais, mais est la mauvaise conscience de la société du progrès.

Les cyber-théoriciens comme Stuart Brand prônent la création de systèmes ouverts sur la base de la nouvelle science-clef : la cybernétique de Norbert Wiener. Malgré la tournure de toute évidence militaire des premiers réseaux, on n’est surpris qu’au premier regard par les liens avec la scène hippie californienne. Alors que pour eux le cerveau n’est plus qu’un organe de chair et que l’on étudie la transmission d’informations des machines et des êtres vivants, la drogue LSD fait le lien: elle est à la fois utilisée pour élargir le champ de la conscience, mais elle se trouve aussi au centre des recherches psychologiques qui portent sur la reprogrammation des individus. Dammbeck montre des clichés impressionnants d’essais au LSD réalisés sur des cobayes humains. Ces projets de recherche commandés par les services secrets ne dissimulent pas leurs objectifs. James Murray, commandant aux multiples décorations, parle de la « mission de l’Amérique », de l’objectif des États-Unis d’asseoir leur domination sur le monde après avoir mené à son terme la croisade du Bien contre le Mal.

Dans le film de Dammbeck, Kaczynski se pose alors en Antéchrist dans son « manifeste d’Unabomber » : il défend la « révolution contre le progrès technologique » et « contre la surveillance et le pilotage des consciences », car la technologie est selon lui opposée à la Nature. Aiguillonné par la crainte face à l’imprévisibilité des systèmes complexes, leur effondrement est son objectif affiché.

Le réalisateur ne prend jamais parti, mais Ted Kaczynski, aujourd’hui condamné à une peine de prison, accède de façon sous-jacente au statut de « Robin des Bois ». L’explication est peut-être à chercher dans la scène émouvante où Heinz von Foerster, précurseur de la cybernétique aujourd’hui disparu, reconnaît qu’il est devenu métaphysicien après avoir été physicien, en raison des nombreuses questions qui restent toujours en suspens.

Documentaire de Lutz Dammbeck (Allemagne, 2005, 121′)











17/04/2011

Les Japonais victimes du silence et du mépris

Pour faire la lumière sur les détails et les consé­quen­ces de l’acci­dent de Three Misle Island, il a fallu plus de 10 ans ; pour l’acci­dent de Tchernobyl, 30 ans après, l’OMS recense 4000 morts alors que l’Aca­dé­mie des scien­ces de New York en recense 1'000'000.
Pour l’acci­dent nucléaire de Fukushima Daiichi, c’est le même scé­na­rio : men­son­ges, omis­sion, dis­si­mu­la­tions, décla­ra­tions contra­dic­toi­res, tant de la part de Tepco que du gou­ver­ne­ment japo­nais, avec la com­pli­cité des autres États qui se tai­sent et la béné­dic­tion de l’indus­trie du nucléaire. Les Japo­nais en font les frais.

Omissions
 
On a entendu récem­ment que la catas­tro­phe de Fukushima a atteint le même niveau de clas­se­ment INES que Tchernobyl ? On oublie de dire que c’est chacun des réac­teurs qui est classé au niveau 7 ; on oublie aussi de dire que les valeurs limi­tes qui clas­sent un acci­dent au niveau 7 ont été mul­ti­pliées par 13 à Fukushima, en ce qui concerne l’évaluation des rejets radio­ac­tifs dans l’air.
 
Ces esti­ma­tions repré­sen­te­raient 10% des rejets totaux de Tchernobyl ? Dores et déjà ces obs­cu­res esti­ma­tions ne pren­nent pas en compte les rejets mas­sifs effec­tués dans l’eau et se basent sur des valeurs non offi­ciel­les des quan­ti­tés reje­tées à Tchernobyl.
 
On oublie sur­tout d’infor­mer les prin­ci­paux concer­nés par la conta­mi­na­tion : c’est quatre semai­nes «trop tard» que ces infor­ma­tions, qui per­met­tent de pren­dre des mesu­res appro­priées de radio pro­tec­tion, par­vien­nent aux Japo­nais.
 
Mensonges
 
Le Strontium, trouvé à plus de 30 km de la cen­trale est l’un des éléments radio­ac­tifs les plus dan­gereux ; pour­tant les Japo­nais peu­vent lire dans la presse quo­ti­dienne à ce sujet : «C’est sans danger pour la santé». Les mêmes décla­ra­tions ont été faites à propos du Plu­to­nium, du Césium 137, de la radio­ac­ti­vité de l’air, de l’eau et des ali­ments (voir ici, ou , ou encore ).

Déclarations contradictoires
 
Alors qu’une zone d’au moins 50 km de rayon, autour de la cen­trale, devrait être inter­dite d’accès à la popu­la­tion et que le gou­ver­ne­ment japo­nais a décidé qu’elle ferait seu­le­ment 20 km de rayon, actuel­le­ment rien ne déli­mite une quel­conque zone conta­mi­née, ni à 20 km ni à 30 km. Quant aux habi­tants de l’«inter-no-zone» (20-30 km), ils ont eu pour consi­gne de rester conta­mi­nés chez eux jusqu’au 9 avril.
 
Laisser-aller
 
Plus de dix mille tonnes d’eau très radio­ac­tive se déver­sent dans l’océan et conta­mi­nent mas­si­ve­ment les sédi­ments des côtes japo­nai­ses ? Il n’y a pas l’ombre d’un Supertanker ou d’un Ultra Large Crude Carriers en vue, pour éviter la conta­mi­na­tion.
 
Le silence et le mépris
 
Les parents s’inquiè­tent de la radio­ac­ti­vité dans les bâti­ments sco­lai­res de la ville de Fukushima ? Ils doi­vent s’orga­ni­ser seuls et contre l’avis de la Préfecture pour détec­ter la radio­ac­ti­vité et tenter de déconta­mi­ner les écoles pri­mai­res et mater­nel­les.
 
 
Sur le site de la cen­trale nucléaire dégueu­lant sa radio­ac­ti­vité, les nou­veaux sala­riés sont recru­tés parmi ceux qui ont tout perdu [écouter à partir de 15mn39s41] à la suite du tsu­nami, ils ne sont pas infor­més sur les dan­gers encou­rus, tandis que les anciens sont mal pro­té­gés et mal­trai­tés par leur employeur Tepco, avec l’aval du gou­ver­ne­ment.
 
Plus des deux tiers des habi­tants de la ville de Minamisoma (70'000 habi­tants) ont quit­té la ville de leur propre ini­tia­tive, pour se loger ailleurs par leurs pro­pres moyens. Le 1er avril il reste 20'000 per­son­nes coupés du reste du monde, c’est la famine.

Irresponsabilités
 
Au Japon, depuis le début du désas­tre nucléaire, les infor­ma­tions don­nées par le gou­ver­ne­ment, l’indus­trie nucléaire (et relayées par les médias) sont absen­tes, incom­plè­tes, par­cel­lai­res ou fran­che­ment men­son­gè­res. Le gou­ver­ne­ment et notam­ment le minis­tre de la Santé est irres­pon­sa­ble et ne prend pas les mesu­res qui s’impo­sent, sem­blant tou­jours mini­mi­ser les dégâts. Les asso­cia­tions et les col­lec­tifs, fran­çais ou japo­nais et vrai­sem­bla­ble­ment d’ailleurs, qui ten­tent de répon­dre aux besoins des Japo­nais sont com­plè­te­ment débor­dés. Cela dure depuis un mois.

Aucune aide à la hau­teur des besoins des Japo­nais et des mena­ces de la cen­trale nucléaire n’a été appor­tée, à ce jour, par un État, un groupe d’États ou l’indus­trie res­pon­sa­ble du désas­tre.

En France, offi­ciel­le­ment, ça va de mieux en mieux chaque jour à Fukushima, le nucléaire est la solu­tion mon­diale au réchauf­fe­ment de la pla­nète, bonne nuit.
15 avril :
En plus des 3 réacteurs en fusion, des réactions de fission ont actuellement lieu dans la piscine de combustible usagé no 4.
La radioactivité y est 100'000 fois plus élevée que la normale. Des bouffées de neutrons extrêmement dangereuses et dont il est très difficile de se prémunir s’y produisent, selon toute vraisemblance.
Publié le 14 avril 2011 sur Rebellyon

Images : GreenPeace

 
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