25/04/2017

Brève définition de la Gauche

C'est le genre d'exercices auxquels je ne me livre pas sans partir en sucette dans un délire bien plus spirituel que ce que Frédéric Lordon propose ici. En plus chez lui, ça tient en quatre minutes! (Et c'est extrêmement rare qu'il soit aussi clair...) Un peu de sens dans les mots. Ca fait une excellente base, pour la recomposition de la gauche politique mais aussi, finalement, plus largement, de toutes les gauches.

CA COMMENCE A 26:09'




24/04/2017

Pour les 6,4 % de "social-traitres" LOL XO XO



Tu as voté Hamon à la présidentielle empêchant du même coup la gauche d'être présente au second tour. C'est pas grave, c'est pas de ta faute, tu n'as pas vu la faille spatiaux temporelle se dessiner, ou tu n'as pas voulu y croire, on s'en fout. (C'était quand même une occasion de faire un truc pas trop mal comme il ne s'en produit pas très souvent...) Mais c'est pas (trop) grave.* Juste, comme ça tu essaies de comprendre, y avait un calcul à faire en fait. Et pas simplement contre cette saloperie d'épouvantail qu'est devenu le FN dans ce genre de circonstances. D'ailleurs y aurait-il eu y un front républicain autour de Mélenchon ? Pour me faire flipper j'aime me dire que non. Mais ouais, y avait aussi un calcul à faire dans un second tour JLM / Macron, sur le mode de l'élection américaine en misant sur celui qui veut un temps soit peu faire la nique à la mondialisation. (Bernie aurait gagné face à Trump.) La part du FN qui vote protectionnisme avant racisme, plus toi mon cher 6,4%, et encore quelques poussières d'électeurs, nous auraient peut-être permis de faire un pas de coté. Mais c'est pas grave.

P.

*On perd tellement de temps avec vos conneries! Et il ne s'est même pas débarrassé de son parti!

23/04/2017

Tocqueville sur la Révolution de 1848

Un peu de sens dans les mots avec un peu d'histoire. Ici c'est le dernier qui compte. 


"Deux choses me frappèrent surtout : la première ce fut le caractère, je ne dirai pas principalement, mais uniquement et exclusivement populaire de la révolution qui venait de s'accomplir. La toute-puissance qu'elle avait donnée au peuple proprement dit, c'est-à-dire aux classes qui travaillent de leurs mains, sur toutes les autres. La seconde, ce fut le peu de passion haineuse et même, à dire vrai, de passions vives quelconques que faisait voir dans ce premier moment le bas peuple devenu tout à coup seul maître de Paris. (...) Durant cette journée, je n'aperçus pas dans Paris un seul des anciens agents de la force publique, pas un soldat, pas un gendarme, par un agent de police ; la Garde nationale avait disparu. Le peuple seul portait les armes, gardait les lieux publics, veillait, commandait, punissait ; (...) Dès le 25 février, mille systèmes étranges sortirent impétueusement de l'esprit des novateurs, et se répandirent dans l'esprit troublé de la foule. Tout était encore debout sauf la royauté et le parlement, et il semblait que du choc de la révolution, la société elle-même eût été réduite en poussière, et qu'on eût mis au concours la forme nouvelle qu'il fallait donner à l'édifice qu'on allait élever à sa place ; chacun proposait son plan ; celui-ci le produisait dans les journaux ; celui-là dans les placards, qui couvrirent bientôt les murs ; cet autre en plein vent par la parole. L'un prétendait réduire l'inégalité des fortunes, l'autre l'inégalité des lumières, le troisième entreprenait de niveler la plus ancienne des inégalités, celle de l'homme et de la femme ; on indiquait des spécifiques contre la pauvreté et des remèdes à ce mal de travail, qui tourmente l'humanité depuis qu'elle existe. Ces théories étaient fort diverses entre elles, souvent contraires, quelquefois ennemies ; mais toutes, visant plus bas que le gouvernement et s'efforçant d'atteindre la société elle-même, qui lui sert d'assiette, prirent le nom commun de socialisme."

Alexis de Tocqueville - Souvenirs, texte établi par Luc Monnier, Folio Gallimard, 1964, pp.128-129


14/04/2017

He comes and he goes but he never leaves

On est encore une fois bien dans la merde et moi je reviens ici, comme à chaque fois que j'attend quelque chose, à chaque fois qu'un minuscule courant d'espoir s'infiltre dans l'entrebâillure d'une porte que je refuse de fermer. Car oui, en fonction de ce qui sortira des urnes le weekend prochain, la situation, la perspective historique peut s'améliorer. Je pèse mes mots. S'améliorer. Pas se régler, pas de quoi faire rêver. Juste un pas dans la bonne direction, un point pour Nous putain, alors qu'absolument tout dans le monde nous échappe.

J'aime pas Mélenchon. Je crois qu'il est un peu mieux qu'il n'a été, mais je ne suis pas certain que les hommes changent. Quoique j'en pense, "lui président", c'est quand même un point pour nous. C'est certainement pas celui que j'imaginais, et encore moins un coup gagnant. Moi aussi je rêve de prendre une voie bien plus noble, plus spontanée, sans tribun aucun. Mais sérieusement, ça fait combien de temps qu'on se prend raclée sur raclée, sur toute la surface du globe, sur tous les sujets?

C'est vrai qu'on pourrait encore attendre. Attendre que tout moisisse encore un peu, en espérant que les superstructures se décomposent les premières. A mon avis, il y aurait dans cette hypothèse de grandes chances pour que le corps social se décompose le premier et disparaisse.

Ou alors, les choses pourraient aussi tourner au vinaigre. Je ne suis pas sur que beaucoup d'Américains ayant voté Trump comme on lance une grenade, soient encore satisfaits de leur choix moins de cinq mois après son élection.

A nous maintenant de choisir, ou pas, entre nos Clinton et nos Trump, nos Sanders aussi. Un choix idiot, risible face à l'ampleur des évolutions qui nous attendent. Encore une fois, qui ne règle rien, mais qui peut peut-être nous éviter de devoir composer avec les pires.

Peut-être qu'on aura pas d'autre choix dans deux semaines que d'opter pour cinq années et bien plus d'ingouvernabilité. Mais en attendant, sérieux... Faites ce que vous voulez.

P.

 
CAMARADES